Réveil

Le picotis frais
Le refrain
Le souffle de paix
Du matin

Doucement effleure
Mes joues
Et sème des fleurs
Partout

Et il batifole
Dans la chambre
Rire discret et fol
Et très tendre

Me caresse un peu
L'oreille
Et enfin il me
Réveille

Texte écrit en 1993 et publié le 31 décembre 2004 par Tous A Babylone sur http://achernar.over-blog.com/article-47457.html.

Serons-nous esclaves du chapeau ?

L'avenir est sombre ou lumineux,
Il grisonne ou il rayonne.
Mais l'avenir, l'impensé avenir nous surprendra ;
Il nous étonnera.
La mort et l'amour se donneront la main. Nos promis nous quitteront, et la vie nous baignera dans ses lubies.
Qui deviendra manchot, qui reposera du grand dodo, qui baisera la fille du roi ?
Qui goûtera aux lèvres, qui frémira au fer, qui crèvera au feu ?
Soit tu as la foi, soit tu tombes.
Qui creusera la sienne au fond de la terre ?
Et qui pillera la mienne pour une saison en enfer ?
Nos mains dans dix ans seront au choix
Parées de bagues et d’anneaux, ou bouffées par les rats.
Nos têtes seront devenues grosses ou bien
Nous subirons la tyrannie du chapeau,
Esclaves de la mode ou de la machine.
Régneront encore le courage et la débine,
Et nous admirerons nos beaux ramages.
Que nous réserve l'avenir ?
L'avenir nous mitonne...
Restez pour voir la suite de l'épisode ; il y a encore matière à pas mal d'étonne.

Texte écrit en novembre 1999 et publié le 30 décembre 2004 par Tous A Babylone sur http://achernar.over-blog.com/article-46221.html.

The Complete Griselda

Catégorie : œuvre littéraire liée au jeu de rôle
Jeux : HeroQuest, Hero Wars et RuneQuest
Nombre de pages : 224
Langage : anglais
Auteur(s) : Oliver Dickinson (avec Michael O’Brien, préface de Greg Stafford)
Éditeur : Issaries, Inc.
Année de parution : 2001
ISBN : 1-929052-11-1
Code éditeur : ISS 4502

The Complete Griselda est un recueil de nouvelles consacré à une aventurière de Glorantha, le monde créé par Greg Stafford en 1966, qui sert de cadre à plusieurs jeux de plateau (décrivant les conflits de la passe du Dragon et de Prax) et de rôle (RuneQuest en 1978, Hero Wars en 2000, HeroQuest en 2003) et à un jeu informatique (King of Dragon Pass). Il prend place dans la cité de Pavis, ville mythique perdue dans les étendues dangereuses du pays de Prax. Il se déroule principalement dans les tavernes de Pavis, et généralement chez “Loud Lilina” (Lilina la Crieuse). Il met en scène une communauté d'aventuriers à la petite semaine et d'escrocs dominés par la figure de Griselda, une belle rousse petite mais féroce. Les arnaques perpétrées par Griselda et sa bande sont contées dans le détail par Olaf Dickinson, dit le Conteur, un pilier de bar à la langue bien pendue.
Les textes rassemblés ici sont parus dans six numéros du magazine White Dwarf (1982-1984), dans le supplément Pavis (RuneQuest, 1983), en tant que scénario dans Big Rubble (RuneQuest, 1983), dans trois numéros de Different Worlds (1986-1987), dans huit numéros de Tales of the Reaching Moon (1989-1993), dans un numéro de Green Slime (1988), dans Gloranthan Visions (le recueil de nouvelles inclus dans la boîte de luxe Hero Wars, 2000), dans le Convulsion Programme Book (1992), dans Peoples of Pavis (1996) et un numéro de Tradetalk (2001). Ils ont fait l'objet d’un premier recueil en 1993, The Collected Griselda. En tout, vingt-huit nouvelles sont présentées, accompagnées de bonus plaisants, comme ces chansons à la gloire de Griselda.
La connaissance de Glorantha n'est pas requise pour comprendre et apprécier les nouvelles. Une introduction du monde et de la cité de Pavis, complétée par deux cartes, permet d'apprécier tout le sel des références qui sont faites.

Critique
Griselda, ne lui parlez pas d'amour.
Au niveau de la mise en page, rien à dire : c'est aéré et beau d'une beauté simple.
Le style est un pastiche avoué des histoires sur Broadway de Damon Runyon (1880-1946). Cette littérature orale est très agréable à lire. On peut peut-être la comparer à celle de Papillon (Henri Charrière, 1969), en raison de la présence de termes argotiques (pas particulièrement obscurs au demeurant) et du cadre social criminel ou semi-criminel dans lequel évoluent les personnages. L'humour sans complications dans lequel se plaît le texte est rafraîchissant. La réunion inaugurale de la Ligue de Soutien et de Conseil Mutuels des Aventurières, par exemple, est désopilante.
La cité de Pavis offre vraiment un cadre idéal aux exploits d'aventuriers plus proches de Cugel l'escroc que de Conan le musclé. Pour moi, la station spatiale Deep Space Nine de l'univers de Star Trek est une déclinaison du même principe : une communauté qui est tantôt entre les mains d'une faction, tantôt entre les mains d'une autre, et où tous les ennemis héréditaires se côtoient sans se sauter dessus, en vertu d'un modus vivendi tacite ou explicite, ce qui aboutit à des situations savoureuses : les Lunaires font semblant de ne pas voir certaines choses, tout le gratin de Pavis assiste aux duels qui se déroulent hors de l'enceinte de la nouvelle cité, etc.
Certaines nouvelles sont très courtes et, d'une manière générale, The Complete Griselda se lit difficilement comme un roman, d'une traite, mais plutôt comme un feuilleton avec ses personnages récurrents et ses fins convenues.
Pour un recueil de nouvelles écrites sur une si longue période, la cohérence de l'ensemble est surprenante, et ceci est dû à une excellente organisation des textes au début et à la fin du recueil. Avant de “rencontrer” Griselda, le lecteur en entend parler, et découvre Pavis. Puis vient l'héroïne, et nous sommes déjà conquis, nous la regardons évoluer avec affection, comme ces piliers de bar qui se mettent à parier sur ses chances de survie. Puis, après bien des aventures où le lecteur peut constater que la sauvagerie de Griselda tient surtout dans le regard et qu'elle peut se laisser attendrir ici et là, nous faisons un saut dans l'avenir, et rencontrons l'héroïne loin de Pavis. Là, elle raconte sa participation à un des événements marquants de la Guerre des Héros. Ce dernier entretien, qui n'est pas narré par Olaf Dickinson (l'alter ego de l’auteur), est baigné dans une ambiance crépusculaire : la “belle époque” de Pavis en tant que cité des aventuriers est finie. Il est temps de tourner la page…. Allons, chantons quelques chansons à la gloire de Griselda, bien dans l'esprit de RuneQuest.
D'autant plus que, comme l'explique Oliver Dickinson dans son introduction, Griselda ne semble pas taillée sur un moule Hero Wars (ou a fortiori HeroQuest). Pour le fils de fermier qui constitue l'aventurier typique de RuneQuest, elle représente un idéal aventurier : respectée, vive, belle, insérée dans une communauté de durs à cuirs qui entretiennent entre eux une amitié qui n'a rien d’évident. Et apolitique : la “Cause” de la libération de Sartar, peut lui chaut. Mais pour Argrath, elle est juste un soldat un peu plus costaud que les autres. Voilà ce qui t'arrive, Griselda, pour avoir traîné chez Lilina au lieu d'aller chercher les petites croix. Ah, toute une époque.

Texte publié le 29 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-45524.html.

Kyrk Heegard

Occupation : Pirate en Civil / 27 ans / 1m80 / 70 kg
Dextérité 3D+1 / Armes Blanches 5D+1, Esquive 5D+1
Savoir 3D / Cultures 4D, Illégalité 4D+1, Volonté 4D
Mécanique 2D / Répulseurs 3D
Perception 4D / Commandement 4D+2, Discrétion 6D, Dissimulation 5D, Escroquerie 8D, Recherche 5D
Vigueur 3D / Résistance 4D+1
Technique 3D
Déplacement 10 / Points de Force 2 (non sensible à la Force) / Points de Personnage 0
Possessions : Imperméable passe-partout, avec plein de poches intérieures et de cachettes, peut servir de sac à dos. Faux papiers. (base de Ted Branning)
Présentation : Kyrk Heegard est un fils de bonne famille qui a mal tourné. Il s’est acoquiné avec des pirates, et comme il avait un air très anodin il a été chargé d'opérer à part du groupe. Il repérait les bons coups. Quand il y avait un traquenard, il en avertissait sa bande. C'était lui qui était chargé de récupérer les rançons auprès des familles. Ou encore, il servait d'appât. Il se faisait recueillir comme naufragé, et lorsque ses amis passaient à l'abordage il sabotait les défenses du vaisseau. C'était le bon vieux temps, il était l'éternel infiltré. La petite affaire marchait bien… jusqu’à ce que l'Empire fasse tout foirer. Les amis de Kyrk sont morts dans les mines de Kessel. Saleté d'Empire.
Description : Quand il se laisse voir tel qu'il est réellement, Kyrk apparaît comme un jeune homme brun au teint sombre, au visage un peu long et aux yeux clairs étincelants. Il entretient une forme athlétique mais ses muscles ne sont pas saillants. Sa démarche naturelle est très nerveuse. Actuellement Kyrk apparaît comme un homme d’une trentaine d'années, de teint blanc, grand de 1m83, aux cheveux châtain et aux yeux bleus.
Personnalité : Verbeux et baratineur quand il le faut, opportuniste discret la plupart du temps. Habitué au travail d’équipe. Adore se déguiser et prendre d'autres identités.
Deux citations typiques :Vous avez vu cette carte d'accréditation, caporal ? (Brandissant à toute vitesse un permis de conduire pour landspeeder)... Bureau de la Sécurité Impériale ! Laissez-moi passer, sinon je vous garantis que votre matricule va en prendre un coup !” “Moi, un détrousseur de cadavres ? Non…”
Relations avec les autres personnages : Kyrk a le contact très facile. Il admire les talents de Chris Drinate, le mécanicien corellien avec qui il fait équipe, ainsi que Ted Branning et son IA nommée Morgane. Pour eux il est prêt à prendre des risques terribles. Il se méfie des chasseurs de primes, et trouve l'inhumaine Sybil particulièrement antipathique. Cependant il apprécie plutôt Herman Bradford malgré son métier. Il doit presque la vie à Kalima, personnage pittoresque et sympathique, et pour lui aussi il est prêt à beaucoup. Il apprécie grandement le général Jilson et Zoltan le Lyfullien, parce qu'ils lui paraissent sincères.

Hadol Dermathan
Dossier *DER47-9897* de l'état-civil de Mégare
Description : sexe masculin, 27 ans, teint sombre, cheveux bruns, yeux gris clairs, 1m80 (pas d'hologramme ni de photographie d'identité)
Hadol Dermathan est né sur Mégare, dans le Noyau Galactique. Issu d'une des familles les plus vieilles de la Galaxie, Hadol a une soeur et un frère aînés. A l'âge de 21 ans, Hadol quitte Mégare afin de se lancer dans les affaires interstellaires. Depuis (il y a six ans), il n'a pas reparu sur Mégare, bien qu'il ait chaque année mégarienne envoyé par poste interstellaire ses voeux pour la Fête de la Famille, ainsi que des cadeaux exotiques des quatre coins de la Galaxie.

Djo-Djo
Fichier CEC-67-MOCM-454 du Bureau de la Sécurité Impériale
Description : sexe masculin, approximativement la vingtaine, teint bronzé, cheveux noirs, yeux noirs, barbe et moustaches, 1m78 (pas d'hologramme, portrait-robot)
Le pirate Djo-Djo est une énigme. A vrai dire, son existence n'est pas certaine. On ne dispose d'aucun enregistrement de lui. Depuis la capture du capitaine Moc le Maudit et de son équipage, il n'a pas donné signe de vie. En fait, nous ne connaissons son existence que grâce à l'interrogatoire des pirates capturés. (Nous connaissons maintenant leurs dénonciateurs. Il s'agit de la bande de pirates du Forlebouc Rouge. Ils purgent actuellement des peines de plus de cinq cents ans dans les mines d'épices de Kessel.)

Marek Tantus
Fichier G-TYGG-654879848 de la Marine Impériale
Grade : Inspecteur de Premier Rang
Unité : Service d'Inspection de la Marine Impériale
Description : sexe masculin, 37 ans, teint blanc, cheveux blonds, yeux bleus, 1m80 (l'hologramme montre un visage sévère et loyal)
Marek Tantus suit une formation au Service d'Inspection de la Marine Impériale à Yxyylveh de 26 ans à 29 ans. A 32 ans, il est affecté en tant qu'agent de liaison personnel de l'amiral Gordes sur la base de contrebandiers de la Huitième Cité Stellaire de Patrix X. Grâce à ses renseignements, trois ans plus tard le vaisseau pirate Forlebouc Rouge est capturé et la station de contrebande est démantelée. Suite à la mort de l'amiral Gordes et à la disparition de ses archives dans l'explosion de l'Etoile de la Mort, la plupart des renseignements concernant Marek Tantus, et notamment ses rapports de mission, sont désormais indisponibles. (Et, en raison des regrettables attentats terroristes perpétrés contre le Bureau du Service d'Inspection de la Marine Impériale à Yxyylveh, je n’ai pas pu consulter ses notes. J'émets la suggestion que la Marine centralise ses informations confidentielles à Coruscant, comme l'Armée.) Marek Tantus est présumé disparu en mission. C'était apparemment un bon élément, et il est regrettable de l'avoir perdu, car nous manquons d'arguments face au Bureau de la Sécurité Impériale qui exige que la Marine abandonne toute activité de renseignement.

Kyrk Heegard
Fichier XBZ3675387 de l'Alliance Rebelle
Grade : Capitaine
Unité : Service Infiltration des SpecForces
Détaché à : Groupe d'Opérations Spéciales
Description : sexe masculin, 30 ans, teint blanc, cheveux châtain, yeux bleus, 1m83 (hologramme d'identité égaré)
Kyrk Heegard est un des membres fondateurs de la cellule rebelle de la Huitième Cité Stellaire de Patrix X. C’est lui qui contacte l'Alliance au nom de ce réseau et il en devient l'agent de liaison. Malheureusement, peu de temps après la Huitième Cité est détruite par l'Empire dans des circonstances encore non élucidées. Heegard rejoint alors les rangs du colonel Tzkkrk à Yxyylveh. C’est sur proposition de Heegard qu'est accompli le raid contre la Tour Impériale de Matrezza, la capitale d'Yxyylveh. C’est d'ailleurs lui qui conduit un camion à répulseurs bourré de détonite dans le sous-sol de la Tour. Si la réussite est complète, Kyrk Heegard demande cependant son affectation à une autre unité rebelle, en raison des risques qu'il avait d'avoir été repéré lors de l'attentat contre la Tour.
C’est ainsi que Heegard rejoint les forces rebelles chargées de la défense de Lyfullah, à bord d'un vaisseau-école de la flotte rebelle. Avec Chris Drinate, il constitue un groupe d'Opérations Spéciales qui reçoit pour mission de dérober des données à l'ordinateur d'un destroyer stellaire Impérial qui orbite au-dessus de Lyfullah assiégée et bombardée. La navette d'assaut se rue avec des dizaines de chasseurs sur la flotte ennemie. Elle aboutit contre la coque d'un destroyer, coque qui est rapidement percée par le commando de cyborgs lyfulliens chargés de faire diversion. Tandis que les cyborgs partent guerroyer d'un côté, Heegard et Drinate se faufilent dans les profondeurs du vaisseau. Leurs talents combinés leur permettent de réussir à s'infiltrer dans les zones sensibles, de trouver les informations recherchées dans le réseau informatique du vaisseau, et de s'enfuir rapidement avec les cyborgs survivants. La navette se détache du destroyer et pique à une vitesse affolante vers la surface de la planète, puis s'écrase dessus dans un terrible choc qui tue Heegard et Drinate.
Heegard revient à la vie à l'infirmerie de la base rebelle sur Lyfullah que dirige le commandant Ted Brannick. Avec Drinate et Brannick, il vient à Lyfullah, l'extraordinaire cité aux 315 Pylônes. Dans les tréfonds du pylône principal, Heegard fait connaissance avec un ordinateur à l'origine troublante. Il est vrai que le coeur de la planète est constitué du cristal le plus pur de la Galaxie... Heegard est amené à croire en l'existence d’une puissance surnaturelle appelée la Force. Or, la Force associée au cristal de Lyfullah ne veut pas tomber entre les mains de l'Empire, c'est pourquoi elle a décidé la destruction de la planète. Pour faciliter l'évacuation désespérée de Lyfullah, les trois héros sont chargés d'une mission suicide : le sabotage de l'antenne d'un centre impérial de communications. L'infiltration est un travail de longue haleine. De la ligne de feu jusqu'aux bases arrières, en deux jours les saboteurs pénètrent jusqu'au plus profond de l’armée impériale, prenant de multiples identités. L'aplomb de Heegard, le talent informatique de Drinate et le terrible bountar lyfullien cybernétisé se révèlent décisifs. Finalement, l'antenne est détruite quelques secondes avant le cataclysme. Le Condor de Brannick, piloté par l'intelligence artificielle Morgane, prend Heegard et ses compagnons et se rue vers l'espace à une vitesse ahurissante : il reste une minute avant la mort de la planète. Tandis que le vaisseau s'élance, la planète implose. Une onde de choc bouleverse le paysage stellaire. D'un coup, tout l'espace devient blanc. Inconscience...… Miraculeusement, personne n'est mort, grâce notamment au robuste Corellien qui soigne tout le monde. C’est l'heure des bilans. Vidé de son énergie, le Condor dérive sur sa trajectoire orbitale. Morgane, inaccessible, est sans doute gravement endommagée. Plus aucun vaisseau impérial n'est visible. Après bien des efforts, tout l'équipage repart avec la capsule de sauvetage qui s'écrase sur la planète. Autour de Lyfullah, après le premier choc, les troupes impériales ont repris leur combat.
L'équipe atteint finalement la base rebelle de Brannick, puis entre dans Lyfullah dévastée. Au pylône central, les compères apprennent de l'ordinateur que le système solaire tout entier a effectué un bond spatio-temporel pour se soustraire à l'Empire. Lyfullah serait revenue cent cinquante ans en arrière, dans un coin isolé de la Galaxie, voire sur une autre galaxie !
Il faut cependant recommencer à oeuvrer pour le salut de Lyfullah, puisque les Impériaux continuent leur oeuvre de destruction malgré la perte de leur commandement. Avec un chasseur de primes et ses autres compagnons, Kyrk Heegard rencontre la cyber-meurtrière Sybil dans un restaurant qui, parce que l'égoïsme de son gérant révulse la belle âme de Chris Drinate, finit logiquement en ruines. Il est vrai que les rescapés lyfulliens souffrent de la faim et du dénuement et que certains en profitent. Le lendemain, le groupe reçoit une mission destinée à procurer aux troupes lyfulliennes un avantage sur les Impériaux en vue d'inciter ceux-ci à négocier. Infiltrés de nuit derrière la ligne de front, les Rebelles, d'abord confrontés à des bipodes, trouvent le moyen de s'accrocher discrètement à un jaggernaud. Drinate réussit, par une trappe de maintenance, à accéder au système informatique de la machine de guerre et à prélever des données stratégiques d'une grande importance. Enfin, l'équipe rentre saine et sauve.
Kyrk Heegard et Chris Drinate sont affectés à une mission d'escorte : protéger une jeune femme qui doit arbitrer dans une chambre d'hôtel le conflit entre deux chefs de la pègre locale pour le profit de Lyfullah. La jeune femme étant en réalité Sybil, la “réunion d'apaisement” finit en carnage. Des tirs de blaster retentissent à côté : après bataille (réglée à la grenade), il s'avère que deux agents impériaux viennent d'assassiner deux déserteurs de la Marine Impériale qui se cachaient dans cet hôtel. Un des agents est mort, mais l'autre s’est enfui. Kyrk Heegard lui court après et s'ensuit une poursuite en moto-speeder qui finit mal pour Heegard : l'Impérial s’enfuit. Heegard et Drinate font la connaissance de deux individus rencontrés à l'hôtel : Herman Bradford, chasseur de primes de son état, et un éclaireur lettré. Tous reviennent à la base lyfullienne de Brannick.
Celle-ci est attaquée par les Impériaux durant la nuit. Sybil confie mission au groupe de faire exploser un jaggernaud. Les Rebelles, munis de lourdes mines, passent par les égouts et émergent au milieu des ruines quadrillées par l'armée de terre. Après quelques hésitations et ratés, le groupe convient qu'il est plus intéressant de s'emparer du jaggernaud. Aussitôt dit, (presque) aussitôt fait, grâce aux talents combatifs de Drinate et du chasseur de primes.
Heegard passe une journée dans la prison rebelle avec ses compagnons Bradford et Drinate (“on ne vous avait pas dit de le ramener mais de le détruire ! Vous m'ferez trois jours !” ah, les délices de la bureaucratie…). Il peut alors faire la connaissance de Kalima, un héros primitif ambassadeur d'une planète reculée, coincé sur Lyfullah depuis le cataclysme. C'est un adorateur de Di, dieu de l'évidence. Heegard, Bradford et Kalima sont affectés à une mission de reconnaissance à plus de 4000 km de la cité. Ils doivent repérer un destroyer stellaire de classe Victoire qui s'est écrasé dans la forêt tropicale, prendre contact avec les mutins supposés et aviser. Ils commencent par s'attaquer de nuit à une base passée sous contrôle impérial au bord de Lyfullah, et où ils espèrent voler un hovercraft afin d'atteindre rapidement leur objectif. Ils traversent en pirogue le gigantesque fleuve et s'approchent de la zone impériale. Mais un bipode les repère avec ses senseurs infrarouges et leur tire des grenades. Heegard manque de très peu la noyade, et ne s'en sort qu'en faisant appel à la moindre parcelle de sa volonté. Heegard et Kalima sont finalement capturés et endormis. Les prodigieuses ressources physiques de Kalima permettent aux compères de s'évader avec succès après une première tentative infructueuse. Bradford, séparé des autres, doit improviser et s'enfuit finalement de la base. Heegard et Kalima s'enfuient avec un petit canot et vont se perdre dans les marais. Ils s'emparent de l'hovercraft lancé à leur poursuite et échappent à un second hovercraft en le faisant détruire par les Pylônes. Ils prennent à bord Bradford et rejoignent finalement le lieu de rendez-vous. Puis ils quittent Lyfullah et vont se reposer en aval du fleuve.
Le chasseur de primes et Chris Drinate sont parachutés comme renforts pour la mission de Kyrk Heegard. Après avoir forcé la porte d'un hangar, les trois Rebelles font réparer l'hovercraft endommagé par les robots du hangar, non sans s'être préalablement faits décimer par des droïds tueurs chargés de la garde de l'entrepôt. Ils songent à l'utilisation que la Rébellion pourrait faire des alternateurs qui alimentent les hangars scellés de ce quartier. Après bien des atermoiements, ils repartent finalement hors de Lyfullah et font route vers le sud par un fleuve. Ils se rendent compte au bout d’un certain temps qu'ils sont cernés par des fonceurs d'une base mobile impériale qui veut remettre au pas les révoltés du Classe Victoire écrasé dans la jungle. Drinate assomme Heegard qui refuse de se rendre. Tous sont finalement capturés par les Impériaux.
Chris Drinate et Kyrk Heegard sont amenés au Classe Victoire et enfermés dans des cellules obscures et froides, sans nourriture. Kyrk Heegard est atrocement torturé par Kaleb, chef des services secrets impériaux à l'intérieur du Destroyer stellaire échoué et ravagé par une mutinerie qu'il a rejoint. Les troupes de choc se sont révoltées contre le personnel de la Marine et quelques vétérans de l'armée de terre, qui ont compris que poursuivre le combat était idiot en l'état actuel des choses. Heegard ment à Kaleb mais ressent une douleur incroyable suite à ses blessures. Véritable plaie vivante, il reste prostré dans sa cellule. Une attaque visant à délivrer les prisonniers oblige les geôliers à les transférer dans un bloc voisin. Là, Chris Drinate, avec des moyens dérisoires, réussit la prouesse de se libérer de ses menottes électroniques et en fait profiter tout le monde. En se réveillant, Heegard aperçoit aussi Astor le chasseur de primes, qui a été capturé lui aussi. Des geôliers qui amènent Ted Brannick, également capturé, sont abattus mais ils donnent l'alerte. Les troupes de choc engagent le combat contre les prisonniers libérés, et sont finalement exterminées. Heegard, touché, a juste assez de force pour suggérer au chasseur de primes de faire une piqûre d'adrénaline à Drinate. Ce qui le réveille. Finalement, les Rebelles vont se reposer dans un coin tranquille, puis prennent contact avec l'amiral Loyd qui commande les troupes impériales pragmatiques. Ils discutent avec lui et décident de prendre contact avec le commandant de la base mobile Bêta, pour proposer une conférence au sommet sur l'avenir immédiat de Lyfullah.
Kyrk Heegard, Ted Brannick et Chris Drinate quittent le destroyer stellaire par le lac. C'est la nuit noire. Ils évitent une patrouille de fonceurs impériaux mais tombent sur des indigènes lyfulliens accompagnés d'un bountar. Les indigènes ne sont pas hostiles et essaient de faire comprendre qu'ils recherchent “Lyfu”, qui renseignements pris est la déesse de la planète. Les deux groupes se quittent en bons termes mais le temps presse. Le général des anciennes forces aériennes rebelles de Lyfullah, Frank D. Jilson, apparaît alors et se joint au groupe, qui repart vers Lyfullah, Branning sur son fonceur et les autres sur le landspeeder de Jilson. Une fois à Lyfullah, il faut passer en force pour atteindre le bloc de Brannick, assiégé par les Impériaux de la base mobile Alpha. Une réunion se tient avec Sybil, puis Brannick réussit à contacter le Condor par radio : il semble que Morgane a quitté le vaisseau et même le système stellaire ! A sa place répond un système de secours du nom de Karl. Grâce au Condor qui fait office de satellite, il devient possible de contacter le reste des forces armées lyfulliennes basées sur la lune, et dont on était sans nouvelles depuis le cataclysme. Au bout d'un jour de repos, tous partent délivrer un message radio sur ondes courtes à la base mobile Bêta, au nord. Contact est pris avec le jeune général Brent commandant de l'unité, un excellent tacticien. Brent accepte de recevoir les Rebelles et convient avec eux d'un rendez-vous commun avec l'amiral Loyd. En cette occasion (et aussi quand il était sur le destroyer échoué), Heegard prend le nom de Tedr Madok.
Heegard, Jilson, Brannick, Drinate et Zoltan le hors-la-loi lyfullien partent en fonceur contacter l'amiral Loyd qui après une petite réunion bien arrosée leur confie un holo de lui expliquant qu'il est pour une conférence. Le groupe rejoint Lyfullah et part contacter le général Rowey commandant de la base mobile Gamma qui se dirige vers Lyfullah depuis l'est. La discussion est courte ; il s'avère que le général Rowey, vêtu d'habits civils noirs et très décontracté d'attitude, est un personnage mystérieux (carrière tardive, passé inconnu), aucunement amical mais pragmatique et qui accepte donc de participer à une conférence. De retour au bloc, Brannick contacte par radio le général Cragg, commandant de la base mobile Alpha. Ce général aux états de service impressionnant est le plus belliqueux de tous. Après quelques tergiversations, la conférence au sommet est finalement prévue pour dans trois jours dans une grande clairière au milieu des ruines de l'ancienne civilisation salamite hors de Lyfullah. Une trêve générale est instaurée. Un envoyé des troupes de choc du destroyer stellaire échoué veut participer à la conférence, et cela leur est accordé. Les rebelles acheminent avec l'assistance des Lyfulliens de l'énergie depuis les accumulateurs des hangars jusqu'à l'astroport où se trouve un Aile-Y intact, qui pourra servir de force d'appoint si nécessaire. Sybil capture et torture alors deux espions impériaux affiliés à Brent. Le jour de la conférence dans les ruines arrive. Chaque partie se compose d'un négociateur non-armé et d’une escorte de quatre hommes armés. Autour d'un autel en ruines se trouvent donc, dans le sens des aiguilles d'une montre : les Rebelles du bloc (Drinate, Jilson, Heegard, Zoltan) menés par le général Ted Brannick, les soldats de la base Gamma menés par le général Rowey, les soldats du destroyer stellaire menés par l'amiral Loyd, les soldats de la base Alpha menés par le général Cragg, les troupes de choc menées par un soldat casqué, les soldats de la base Bêta menés par le général Brent et enfin les Pylônes lyfulliens menés par un délégué du Sénat. Brannick ouvre la conférence. Le Pylône essaie de se poser en partie neutre entre l'Empire et la Rébellion, et fait remarquer que ces querelles ne doivent pas faire souffrir les dizaines de millions de survivants lyfulliens. L'amiral Loyd apporte la preuve scientifique que la planète est hors de portée de l'Empire pour peut-être un siècle ou deux. Le général Cragg remercie ses alliés des troupes de choc, puis entame un réquisitoire sévère contre les “traîtres” (il vise l'amiral Loyd que combattent les troupes de choc), les “lâches” (il prend Brent à partie) et les Rebelles. Il exprime son opposition résolue à la paix et affirme vouloir anéantir l'opposition. Le dernier à prendre la parole est le général Rowey, soucieux : il voudrait bien qu'on lui explique ce que sont les formes énergétiques qu'il perçoit dans la forêt autour. Il regarde Cragg qui lui décoche un sourire sinistre et triomphateur (Cragg et Rowey se détestent). C’est alors que le général Jilson crie “Concussion !”. Tous les participants se jettent à l'abri tandis qu'une demi-douzaine de missiles transforment la plateforme de négociation en fournaise. Au passage, le négociateur des troupes de choc enlève son casque, c'est Kaleb ! Les troupes de choc se dissimulent derrière une barrière de fumigènes. Tandis que Drinate soigne Jilson puis Brent dont toute l'escorte a été tuée et qui est mortellement blessé, Heegard saute aux côtés de Rowey en criant “Avec vous contre Cragg !”, mais échoue à atteindre Kaleb qui lance un détonateur thermal vers les Rebelles ; heureusement, ceux-ci ne sont plus là où Kaleb vise. Tandis que l'élite des troupes mécanisées de Cragg surgit de la forêt, Brannick fait appel au Aile-Y ainsi qu'aux vingt cyborgs que les Pylônes avaient réussi à recharger en énergie. Les cyborgs retardent les troupes de Cragg suffisamment pour que les Rebelles puissent partir en emmenant Brent et le délégué des Pylônes (son escorte s'est sacrifiée pour assurer sa survie). Heegard part avec Rowey qui le dépose non loin du bloc. La guerre vient de commencer pour de bon.
Après la tenue d'un conseil de guerre, Kyrk Heegard et Chris Drinate décident que la priorité est d'obtenir la maîtrise des chasseurs de combat enfermés dans les soutes du destroyer échoué. Il apparaît important d'arriver au vaisseau avant Kaleb. Les deux Rebelles partent donc en moto speeder et arrivent sur les lieux au bout de trois jours. Là, ils s'aperçoivent que les soldats de choc sont en partie sortis du vaisseau et ont établi un fortin à côté du lac qui entoure le bâtiment. Mais ils sont repérés par une patrouille motorisée de soldats de choc ; Drinate, sérieusement blessé, est capturé. Heegard parvient à se cacher et à rejoindre à la nage l'arrière du vaisseau. Il rejoint le camp de l'Amiral Loyd et, après une nuit de sommeil, se met en tête de libérer son ami. Il endosse une tenue de technicien et s'enfonce dans les méandres du vaisseau. En passant par le système d'aération, Heegard aboutit à l'infirmerie où il prétend devoir réparer un dispositif électrique. Discrètement, il recherche son ami mais celui-ci est enregistré comme décédé ! Heegard se faufile jusqu'à la morgue et devant le cadavre de Drinate promet de le venger, quand il entend un bruit : Drinate n’est pas complètement mort, apparemment ! En réalité, il l'apprendra plus tard, Drinate avait simulé sa mort en reprogrammant une cuve à bacta. Heegard menace un médecin afin qu'il sorte Drinate de son coma. Puis Drinate, encore titubant mais aidé de Heegard, accède à l'ordinateur du vaisseau et parvient à le reprogrammer pour en devenir l'unique maître. Il ordonne ensuite à l'ordinateur de faire s'abattre toutes les portes coupe-feu et d'éteindre la lumière et l'électricité, ainsi que d'arrêter la climatisation et les communications, et ce uniquement dans la zone tenue par les soldats de choc, désormais en état de siège. Les deux Rebelles regagnent le camp de la Marine Impériale, et Drinate peut recevoir un complément de traitement médical.
Contactés par des techniciens approchant l'asphyxie, les alliés, conscients que leurs véritables ennemis sont les soldats de choc, rétablissent l'aération et la lumière dans la pointe du vaisseau (ateliers de maintenance des véhicules). Comme les armures permettent aux soldats de choc de survivre longtemps, tandis que les techniciens piégés avec eux risquent de mourir rapidement, il est décidé de rétablir partout la lumière et l'aération, mais seulement après un discours de l'amiral Loyd. Celui-ci fait valoir que les heures passées font la démonstration que le pouvoir est désormais dans son camp. Il propose la tenue d'une réunion au commandant Larc (plus haut gradé des troupes de choc), qui après réflexion accepte. Tandis que Loyd et Larc, protégés par leurs escortes respectives, se rencontrent dans la zone dévastée en dessous des quartiers de commandement, les deux Rebelles et douze soldats de l'escorte de Loyd se tiennent prêts à attaquer en cas d'échec des négociations la zone sur la coque où se trouve le trou qui permet aux soldats de choc de communiquer avec l'extérieur. Avant de discuter de son éventuelle reddition, Larc exige de pouvoir faire vérifier les calculs astronomiques qui prouveraient que Lyfullah est vraiment hors de portée de l'Empire. Loyd accepte de laisser un homme qualifié et fidèle aux troupes de choc monter sur la passerelle de commandement pour utiliser les instruments de navigation. Par mesure de sécurité, Drinate programme l'auto-destruction du vaisseau pour dans trois heures, et fait de Heegard la seule autre personne accréditée à donner des ordres à l'ordinateur. L'autorisation est ensuite donnée. Larc et ses hommes (qui n'ont pas été autorisés à prendre leur armure) escortent le technicien qui commence à faire ses calculs. Mais l'ordinateur signale l'ouverture d'une grille d'aération dans la zone des soldats de choc, et par précaution Drinate le signale à Heegard qui vient voir sur place avec les gardes du corps de Loyd. Après examen sur place de la situation, il semble que ce ne soit qu'un accident, mais Heegard comprend tout de suite que c'est volontaire. Il ordonne néanmoins le retrait à la position initiale d'attaque. Tandis que la troupe recommence à se faufiler dans les conduits de maintenance, une escouade de soldats de choc surprend l'arrière-garde : c'était un guet-apens ! Heegard tente d'avertir Drinate mais les communications sont brouillées. A ce moment, sur la passerelle de commandement, Larc et ses hommes passent à l'attaque : ils neutralisent Drinate et prennent le dessus sur les soldats de la Marine. De son côté, Heegard est blessé mais rapidement réanimé par le chef de l'escorte. Le petit groupe, poursuivi par les soldats de choc, décide alors de passer à l'extérieur de la coque pour regagner l'arrière du vaisseau. Mais les patrouilles de soldats de choc passent à l’attaque, et Heegard tombe sous les rayons paralysants. Les deux Rebelles se réveillent dans l'infirmerie. Apparemment, les soldats de choc réussissent à stopper le compte à rebours. Drinate et Heegard sont enfermés dans des cellules du secteur de détention. Durant les deux jours et demi qui s'écoulent, quelqu'un leur fait parvenir à chaque repas un composant de mini-blaster caché dans le pain. Finalement, ils sont réveillés de nuit. C’est alors qu'ils passent à l'attaque. Heegard est encore blessé mais Drinate le soigne une fois que les soldats présents dans la zone sont éliminés. L'amiral Loyd et le reste de son escorte sont libérés. Heegard donne le change au communicateur : les prisonniers sont censés être amenés pour exécution. Pendant ce temps, Drinate reprend le contrôle de l'ordinateur et essaie de revenir à la situation antérieure, mais un autre opérateur contrecarre chacun de ses ordres. Les ascenseurs descendent successivement plusieurs vagues d'assaut, qui sont heureusement repoussées. Heegard se faufile par la trappe de l'ascenseur et emprunte un conduit de maintenance. Finalement, il parvient à une salle gardée par un soldat de choc et devant laquelle discutent deux scientifiques. Il élimine le soldat de choc et convainc sous la menace les scientifiques de coopérer. Il se coordonne par communicateur avec Drinate pour émettre en même temps que celui-ci un ordre différent. Le sbire de Larc n'a pas le temps d'annuler les deux ordres, et Heegard se retrouve seul et unique maître de l'ordinateur. Il rétablit alors l'état de siège et rend le contrôle de l'ordinateur à Drinate. En utilisant les caméras de la passerelle, il constate que Larc et ses hommes assassinent en masse le personnel de la Marine. Dégoûté, un des scientifiques demande à l'ordinateur d'afficher ces images sur tous les écrans du vaisseau.

Texte modifié pour la dernière fois le 15 janvier 1999 et publié le 29 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-45827.html.

Oumba, humba

Entre dans la danse
Oumba, humba
Entre dans la danse
Et regarde en bas

Des animaux qui pleurent
Oumba, humba
Il y en a des tas
Qui pleurent sur ton bras

Qu'est-ce que tu crois ?
Oumba, humba
Les serpents d'idées folles
J'en ai ras les guibolles

Oumba, humba
Un pas ici et puis un là
Oumba, humba
Oumba, humba.

Texte écrit en février 2000 et mai 2001 et publié par Tous A Babylone le 28 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-42928.html.

Les portes

La poésie est une fenêtre
Sur l'au-delà, sur l'inconnu
Et à côté de la fenêtre se trouve
Une porte
Quel nom porte-t-elle pour vous ?
Allez-vous rester la main sur la poignée ?
Si vous passez, pourrez-vous leur dire
De m'attendre ?
Leur dire qu'elles sont belles à cœur fendre
Ces choses inconnues de l'au-delà ?

Texte écrit en février 2000 et publié par Tous A Babylone le 27 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-41918.html.

Batashir

La Suintante, la Boucle de la Ceinture du Chaos, tels sont les titres de Batashir, ville infestée de vermine, ville puante et maléfique ! Dès son origine Batashir fut consacrée aux Forces Corruptrices. De là s’écoulaient jadis les Hordes Chaotiques sur le monde. Il fallut mille ans de guerre et la volonté des dieux pour réussir à sanctifier les murailles de Batashir, emprisonnant le Mal. Mais le Temps Corrupteur les a fragilisées, et, deux millénaires plus tard, le Chaos s’échappe à nouveau, lentement, de Batashir. Il suinte par les fissures de ses murs et représente une menace croissante pour la région entière.

Texte écrit en 1992 et publié par Shadrack le 27 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-41924.html.

Maturud le Banni 2

"C'est ça le problème avec ce type : c'est qu'il a un prix. Et il est plutôt bas."
Fentik à la Croix Rouge, initié d'Humakt, à propos de son compagnon d'armes Maturud.

Texte publié le 27 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-41916.html.

La vue qu'on a des falaises

Nous avons tant de choses à nous dire et mon corps n'est plus que cendre
J'ai grimpé cette falaise dont nous avions parlé
Et j'ai vu cet horizon que nous avions rêvé

Des odeurs et des voix au seuil du regard
Et l'empreinte de tes pas qui doit avoir brûlé

Combien m'as-tu manquée

C’était l'époque d'Alcazar Quatre et de Tous À Babylone
L'espoir nous faisait lever au petit matin
Te souviens-tu des pains au chocolat et des crêpes flambées
Que Morgan Est Morte nous apportait

J'ai longtemps porté la marque de ta douce main

Et nous voilà éperdus de jouissance
Ta peau frissonne et je suis vaste à l'infini
Et maintenant nos chemins se séparent
Adieu chère mie je m'épure dans l'oubli

Texte écrit en octobre 2000 et publié par Tous A Babylone le 27 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-42679.html.

Nature

Nature, nature, mais il faudrait savoir ce que vous entendez par nature, monsieur.
Con ! Gros con ! Petit con ! Connard !
Il faut savoir être nature…...

Texte publié le 26 décembre 2004 par Marmaduke sur http://achernar.over-blog.com/article-41306.html.

Je serai une pierre

Je serai une limace
Et je grimperai au cœur de la laitue
En me repaissant des suées de la nature

Je serai un papillon
Et je volerai comme un ivrogne fou
En m’écrasant au sein des tourbillons

Je serai une pierre
Silencieuse et aveugle
Muette, sourde, sans papilles gustatives, sans nez, sans doigts
Consciente seulement de l’amour de Dieu

De rien d’autre ; pas du ciel, pas de la terre, pas du temps, pas d’elle-même
Juste de l’amour de Dieu

Texte écrit en décembre 1999 et publié par Tous A Babylone le 26 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-41298.html.

Aegis le shadowrunner

Je n'ai jamais joué qu'un seul personnage à Shadowrun, un garde du corps qui a survécu à vingt parties sans mourir. Mon personnage porte deux noms professionnels: Aegis dans les ombres et Morgan dans la vie publique. Publiquement, il est garde du corps. Il a un SIN authentique et une licence de garde du corps. Toutefois, il prend grand soin de séparer ses activités légales et illégales: ses clients sont différents, les lieux où il travaille aussi. Cela fait pas mal de temps qu'il n'a pas accepté de contrat de garde du corps, cependant, en raison de l'argent que lui rapportent les runs.
Son passé est mystérieux mais un très bon decker pourrait rassembler ces informations: son vrai nom semble être Ian Upton Drake. Il ne l'utilise que dans la sphère privée non-shadowrunners et, comme il n'a pas d'amis ou de vie sociale, il ne l'utilise quasiment jamais. Morgan est amateur de peinture, mais aussi de culture au sens large. La liste des livres qu'il emprunte aux bibliothèques peut indiquer ses intérêts: économie, histoire, psychologie, etc. Récemment, il s'est documenté sur la Matrice. Tout semble indiquer que Morgan ne vient pas d'une famille connue, il doit donc plutôt venir d'une famille de classe sociale moyenne ou basse. En tout cas, il n'est pas possible de lui trouver de famille vivante, mais peut-être est-ce dû à des modifications de fichiers. Il y a un trou de cinq ans dans son CV. Il semble qu'il a passé cette période en Russie.
Nom: Morgan / Aegis
Humain mâle, 27 ans. Epaules larges, air posé. Profession: garde du corps.
Attributs: Constitution 6 (9), Rapidité 7, Force 5, Charisme 4, Intelligence 7, Volonté 6, Essence 1 // Réaction 7 (11), Initiative 11+3d6
Réserve de combat 10
Réserve de Karma 16, Karma utile 8
Compétences: Anglais 6, Armes laser 6, Avions 3, Athlétisme 5, Biotech 2, Combat mains nues 6, Centre d'intérêt: Peinture 2, Connaissance de la rue: Planques 2, Connaissance de la rue: Procédures de police/sécurité 1, Connaissance universitaire: Art 2, Connaissance universitaire: Economie 2, Connaissance universitaire: Histoire 1, Connaissance universitaire: Psychologie 2, Electronique 4, Etiquette corpo 3, Etiquette matrice 1, Etiquette média 1, Etiquette rue 3, Finances 3, Français 5, Furtivité 6, Fusils 6, Fusils d'assaut 3, Hélicoptères 3, Informatique 3, Intimidation 2, Japonais 1, Leadership 1, Lire/écrire anglais 3, Lire/écrire russe 2, Massues 3, Motos 3, Négociation 4, Pistolets 6, Russe 4, Voitures 6
Cyberware: armure dermale 3, système de filtrage air 5, réflexes câblés standard 2
Armures/habits: veston de marque renforcé 4/2, vêtements renforcés 3/1, gilet à plaques 5/3, vêtements très chic, vêtements de luxe pour soirée haut standing (Charisme +1)
Armes: Ares Predator avec holster dissimulable et silencieux, Ranger Amrs SM-3 avec lunette intégrée, silencieux et bipied gyrostabilisateur 5, électro-matraque
Matériel et équipement: contrat DocWagon (Or), Médikit, patch stimulant 6, décodeur de données 4, générateur de bruit de fond 5, détecteur de micro-émetteurs 5, décodeur de signaux 5, passe magnétique 3, verrou magnétique 10, créditube certifié niveau 4 or, masque vocal 5, lunettes de lumière faible, secrétaire de poche, deux téléphones cellulaires (un set mains et un set oreilles)
Fortune: 500 000 nuyens en actions d'Eagle Claws, 333 000 nuyens de liquidités
Contacts: M. Roberts (agent corpo à la Saeder Krupp), "Bouledogue" (garde de sécurité corpo à la Saeder Krupp), un doc des rues, quelques agents corpo européens

Texte publié le 26 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-41302.html.

Coup de barre

Je suis fatigué.
Le sommeil jusqu’à mon oreille voudrait s’écouler.
Victor Hugo est mort.
Le sortilège sur un plateau de rêve poli m’est servi.
J’éponge mes pensées sur le tableau d’études.
Fatigué, je songe.
Je vis comme Pluto. C’est une noble servitude.
Demeuré, je mange
Les bords de l’écriteau.
Je dors au sud de l’ennui
Réchauffé par la clepsydre solaire.

Fatigue, espoirs,
Relents de la clepsydre

Texte écrit en septembre 2000 et publié le 25 décembre 2004 par Tous A Babylone sur http://achernar.over-blog.com/article-41228.html.

L'Empire Englouti

Des trois Tours Noyées, Sarda et Mordana sont les moins majestueuses. Elles n’ont pu résister à l’invasion des vorvors, toujours avides de nouvelles possessions. Seules les sépultures royales n’ont pas été pillées, autant par respect de l’art que par crainte d’en voir surgir quelque spectre vengeur. Les murs des chambres mortuaires, depuis des millénaires, résistent à l'eau qu’y déchaînent parfois des prêtres pillards ayant réussi à traverser la zone interdite. À chaque strate d’une tour correspond, comme au temps de l’antique Aquilonie, un statut hiérarchique précis. Le nariac Falob le Hideux réside ainsi à la base de Mordana, où il tient prisonnier le bariac de Sarda, attendant une rançon. Les gens du commun, tels que les marchands ou les étrangers de passage, habitent généralement les plus hautes strates, à la limite du Monde Interdit. L’activité commerciale est concentrée dans ces niveaux où rôdent voleurs et vagabonds. Les bijoutiers et autres receleurs de Sarda sont célèbres jusque dans le Monde Interdit, forts de l’héritage du Temps des Pillages.

*

Ancrée dans la fosse abyssale de la Mer Maudite d’Astralisto, Aquila s’élève infinie colonne, surpasse les montagnes, domine les flots et s’élance vers les cieux. D’effilés vaisseaux vorvors y maintiennent une inlassable surveillance, des vaisseaux dépourvus de toute substance de vie. Ce sont les pillards venus jadis chercher les richesses de la Tour Baignée, mais ayant trouvé une toute autre sorte d’accomplissement que celui rêvé, qui constituent les équipages squelettiques. Mues par les sombres ressorts de la damnation, ces cohortes silencieuses sillonnent sans relâche les eaux qui entourent l’immense édifice.

Texte écrit en 1992, publié par Shadrack le 25 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-41257.html

Maturud le Banni

Maturud est né dans l'Ouest lointain, dans un pays civilisé qui s'appelle Safelster. Il a fait ses premières armes sur les champs de bataille de Ralios et de Fronéla. Il a rejoint il y a longtemps une bande d'aventuriers venus d'ailleurs : un razzieur du désert praxien, une princesse de quelque contrée orientale accompagnée d'un tigre à dents de sabre et un géant chauve marié avec la Mort. Pourquoi ? Les circonstances, l'opportunité, le destin. Pas l'amitié. Maturud n'est pas spécialement sympathique, en dépit de l'accent chantant avec lequel il s'exprime dans la Langue des Marchands. C'est un "athée". Le berserker praxien déteste sa façon de chercher le compromis. Certes, le char de guerre de Maturud, sa plus redoutable arme, trace un sillage sanglant dans les troupes ennemies, grâce à des faux latérales patiemment affûtées et à l'énergie des deux chevaux qui le tirent. Mais tout cela n'est-il pas accompli juste pour l'argent et non l'honneur ? Maturud est un mercenaire. Il appartenait à l'unité des Boucliers Noirs ; il a déserté. C'est un banni désormais, un homme sans cause et sans foi. Serait-ce un lâche ?
Jusqu'ici, cette méfiance ne semblait être que le produit des préjugés et de l'entêtement des adeptes du Taureau Tempête. Maturud ne marchandait pas son courage quand il fallait aider ses compagnons d'armes ; il ne volait pas ni ne mentait, bien qu'il ne mentionnât pas les raisons exactes de son départ des Boucliers Noirs. Parfois, il se battait même gratuitement.
Récemment, ses compagnons ont découvert un nouvel aspect de la personnalité de cet homme qu'ils côtoient depuis bien des saisons. Les soldats de la Lune Rouge détenaient une information que convoitait le petit groupe, désormais à la solde de la résistance sartarite. Il n'y a pas d'autre mot que la torture pour désigner la façon dont Maturud obtint les renseignements recherchés. A la plus grande surprise de ses compagnons qui ne lui connaissaient pas ce visage, et peut-être aussi à son plus grand étonnement (comme s'il s'agissait d'un aspect de lui-même longtemps écarté), Maturud est un parfait salaud.
Maturud va-t-il encore céder à ses penchants obscurs ou bien va-t-il retrouver le chemin de l'honneur, si difficile quand on est un homme libre, sans dieu ni maître ?

Publié le 25 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-41251.html.

Les temps modernes

Le temps souffle sur la vie
Le temps efface nos envies

Une heure c'est vite passé
As-tu vécu durant cette heure ?
As-tu connu l'amitié

Et le temps ne passe plus
L'homme ne joue plus
La femme n'enfante plus
Personne ne meurt plus

Nous sommes riches, infiniment vieux
Et nous faisons du sport et nous écoutons Mozart
Pour la milliardième fois
Mais avons-nous encore la foi
Pour forcer les portes de la perception
Pour risquer notre peau pour cueillir une fleur ?

Buvons, amis !
Buvons mais pourquoi donc agiter nos dives lèvres
Pour invoquer les mérites du gros rouge

Nos corps sont parfaits, nos fortunes immenses,
Nous connaissons l'amour et nous sommes intelligents
Alors que regrettons-nous ?

Regrettons-nous les guerres et les massacres ?
Regrettons-nous l'inégalité et les risques insensés ?

Nos vies sont devenues des autoroutes vers l'avenir

Que cherchons-nous si ce n'est l'aventure
Et le frisson inattendu sur l'échine
Oh Dieu que le temps est long

Texte écrit en avril 2000 et mai 2001 et publié par Tous A Babylone le 24 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-40667.html.

Coeur de suie

Noël tu pleures dans la vaste nuit, des gens se confient
Une dame chante son désespoir et son humanité, un homme continue de refuser la réalité
Une femme pare l'ennui d'une bretelle d'envie, je pèle des fruits
La maison est noire et les flammes achèvent de consumer
La bûche sèche comme l'été qu'on oublie
Foire de suie
Nous sommes riches à l'infini des yeux qui nous ont souri
Nous sommes pauvres dans l'hiver froid de ceux qui ont péri
Nous avons le foie gras et nous avons le bon droit
Nous vivons dans un cocon heureux comme des rois
Loin de la misère nous dînons dans le rire

Texte écrit en décembre 1999 et publié par Tous A Babylone le 24 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-40743.html.

Calme noir

C'est minuit l'heure du crime
Du whisky des poèmes L'abîme
Sous la ville qui rêve
Quelques cauchemars rongeurs se sont éveillés
Ont grondé au fond de ma tête
Il faisait chaud j'ai ouvert la fenêtre
Je dis tout cela à la lueur des songes
Maintenant j'entends naître une rumeur
L'infini coule jusqu'à s'étouffer
Au seuil d'un cercueil d'idées
La nuit a une tumeur ici bas
Pas un souffle je ne comprends rien
Quelle est cette voix qui me dit Viens ?
Il y a une chaise et des fumées noires
Depuis combien de temps suis-je assis
Ici dans la poche du monde
À faire la ronde dans mon cerveau ?
Je vois la fenêtre Ouverte
Sur la chambre obscure et sur la rue proche
Et je ne sais plus trop qui je suis
Il n'y a pas d'air et je contemple le train de la nuit
C'est tranquille ici Il y a un verre dans ma main
Et entre les immeubles paisibles dans les ténèbres
Des tapis de couleur funèbre

C'est l'heure des assassins.
Et si j'allais tuer quelqu'un ?

Texte écrit en août 1994 et publié le 23 décembre 2004 par Tous À Babylone sur http://achernar.over-blog.com/article-39499.html.

Achel Kekim

C'est à quelques lieues d'Aurromeinitobas, sur un chemin pierreux et sec, que commence l'histoire d'Achel Kekim, une histoire souvent trouble, parfois sanguinaire, et invariablement étouffée par la légende, l'injuste légende.
Achel Kekim marche à grands pas sur la terre chauffée par le soleil de midi. Il est grand, massif même. Il est vêtu de simples frasques - peut-être un marin ou un apprenti. Son visage carré, sa mâchoire épaisse, son front dégagé, ses larges tempes augurent un caractère ferme. Son teint est clair. Son nez, fin mais quelque peu tordu. Son oeil droit est étrangement renfoncé, il regarde. Son oeil gauche est plus avancé, méchant. Il regarde aussi. Sombres, sans couleur précise, ses yeux sont déplaisants, troublants. Ses cheveux courts sont noirs, et sous le soleil ils s'agitent fiévreusement. Sa bouche fine et dépourvue de lèvres s'épanche sur la gauche en un rictus d'indifférence. Son cou est très large.
Des buissons épineux débordent sur le chemin. De loin en loin, de grands arbres solitaires escortés de broussaille paissent en bruissant tranquillement. Des souffles tièdes épars dansent au ras du sol. Le ciel est bleu.
Achel Kekim s'arrête. Seul, il songe. Il ne se souvient que de deux choses, de son nom et d'un visage qui sans cesse martèle son esprit, une face cruelle, tourmentée, triste, sardonique, moqueuse. Il ne reconnait plus le soleil, et il ne sait pas pourquoi il marche. Sous le soleil.
L'homme s'accrochait à ses sentiments, dont l'éclatement lui apparaissait maintenant brutalement. Il se reprochait sa cruauté excessive, qui avait plus été chez lui l'épanchement d'une rancune universelle que l'expression d'un sadisme.
Au loin, Aurromeinitobas rugissait, livrée par lui à un enfer. En ce moment, dans la baie hallucinée par les flammes que déversait l'Ancloum sur la ville, d'effrayantes et antiques rumeurs volaient, abasourdissant les eaux noires de leurs voix sépulcrales et enveloppant les airs dans un linceul de chants inconnus et démoniaques.

Texte écrit en 1993 et publié par Shadrack le 23 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-39493.html.
(1993)

La voix de la forêt

Une voix provenait de la sombre forêt, de derrière les chênes rugueux qu'enguenillait l'automne mourant, de derrière les halliers squelettiques et pourtant impénétrables, une voix tendue, prête à éclater, retenue telle l'ultime vitrail d'une cathédrale en ruines qui attend son dernier matin.
Une voix qui n'était pas parole, mais liturgie, prière, requiem.
Les paysans de l'Arno n’aimaient pas entendre ce chant en suspens, cette éternelle expiration. Ils se terraient dans leurs maisons délabrées, fermaient leurs petites fenêtres, et puis s'endormaient durant un jour et une nuit. Seul, le vieux Banaq, le doyen du village, sortait en cachette de sa grande demeure et pénétrait furtivement entre les buissons qu'étranglait une brume glaciale. Personne ne s'en apercevait, et il revenait chez lui avant que le soleil ne dissipe les inquiétudes des paysans effrayés. Un jour et une nuit s'étaient écoulés depuis que la litanie avait commencé, et le jour avait été semblable à la nuit : les champs noirs de désolation, le village muré dans son sommeil, la rivière sournoise dont l'eau engourdissait les poissons et, au loin, la forêt opalescente.

Texte écrit en 1992 et publié par Shadrack le 22 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-38785.html.

L'image fêlée

Quand l'image balance et se fêle et s'efface
Et que les choses cassent et qu'on devient hagard
Et qu'on devient aveugle ce n'est pas un hasard
Dans ce dernier regard on ne voit plus d'espace

Et avant de sombrer dans le on ne sait quoi
On se voit et on est le cœur de l'univers
Et on voudrait savoir ce qu'il y a derrière
L'image qui se brise et la question pourquoi

Peut-être a-t-on dansé peut-être est-on malade
Et peut-être est-ce un rêve ou une rigolade
Et on voudrait ôter le masque sur les yeux

Pour contempler en face ce qui s'avance dans l'ombre
On voudrait tant savoir est-on dément ou vieux
Oui on voudrait savoir tout cela ; mais on sombre

Texte écrit en janvier 1995 et publié par Tous A Babylone le 22 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-38746.html.

Le couloir vide

Thoan est un excellent jeu de rôle, peut-être pas le meilleur du monde, mais je ne l'en considère pas moins comme très spécial, car la vision qu'il propose m'habitait déjà quand j'ai découvert le livre de base Thoan dans la boutique Jeux Descartes de Pasteur à Paris, au printemps 1995. A l'époque, cette vision était pour moi une matière poétique, une idée subtile que j'avais peur d'abîmer en la touchant. J'ai eu le plaisir de me souvenir d'un rêve qui mettait en scène cette vision. Après mon réveil, j'avais dressé un petit plan des endroits visités.
La vision. Considérons le temps comme un rouleau. Regardons le rouleau ; il commence avec le passé préhistorique et s'achève avec un futur si lointain qu'on est incapable d'imaginer de manière plausible ce qu'y sera la vie. Il y a une petite barre tout au début du rouleau ; c'est la fin de l'Histoire, la date à laquelle tout s'est cristallisé. Ceux qui sont au sommet de l'existence à ce moment sont destinés à y rester jusqu'à la fin des temps, et ceux qui sont bas, qu'ils peinent au labeur ou soient des potentiels inexprimés, sont voués à ne pas connaître d'élévation. Peut-être meurent-ils tous à cette date, les misérables, laissant le vaste monde aux seigneurs. La vie éternelle de ceux-ci écrase par sa durée tout ce qui les a précédés. Guerres, révolutions, joies et peines, amours, dynasties, religions, tout cela n'est qu'une brève anecdote en comparaison de ce qui suit, de l'interminable règne sur un monde où tout a été dompté.
Des palais vides, sans décoration, d'une grande pureté. Le moindre bruit de pas se répercute très loin, mais il n'y a personne pour l'entendre. Un grand silence règne. Peut-être y a-t-il quelqu'un, qui prend un apéritif tout seul. S'il le désire, une musique emplit l'espace.
J'ai la vision du futur lointain.
C'est un couloir vide.

Publié le 20 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-37039.html.

Les seigneurs du temps

Demain est un grand jour. Pour la première fois, j'arpenterai une nouvelle terre totalement inconnue : ma vie. Un peu d'enthousiasme, que diable ! Il ne s'agit que de crier sur les toits que l'amour m'a pris dans ses serres, l'amour de ma nouvelle terre, de mon domaine réservé. J'aime m'endormir en pensant aux autres seigneurs du temps qui seuls ont le droit de partager mon jour.

Texte écrit le 18 août 1997 et publié le 19 décembre 2004 par Marmaduke sur http://achernar.over-blog.com/article-36957.html.

(La poésie de gouttière)

La poésie de gouttière gratte crique croqu'à la porte du théâtre qu'on rabâche
Fait fi des idées mortes, soulève nos paupières,
Ment, nous bénit, chie dans les cimetières, plic'euh ploc, fauche l'élixir de vie, se contredit, séduit à la pirate,
Se la joue cigale, pond des lignes cul-sec, assassine par la pointe des pieds
Nous assourdit de panache, se fâche nous maudit
Fait trois pas de beauté, crie « enfer, encore raté »
Et s'enfuit picrate en main
Filou qui rime avec requin

Arggh ! Non ! Pas le picrate !

Texte écrit en février 2000 et publié le 19 décembre 2004 par Tous A Babylone sur http://achernar.over-blog.com/article-36910.html.

Compote de coings

Quand j'étais petit, nous passions une partie des vacances d'été dans la maison de ma grand-mère au Limousin. Il y avait un grand jardin où j'ai beaucoup joué avec mes soeurs et avec mes cousins. Une partie du jardin était en friche et les fruits du coignier qui y poussait tombaient par terre, pourrissaient et étaient mangés par les animaux. Un jour, je concoctai dans une écuelle de dînette une mixture répugnante à base de coing pourri. Il y avait d'autres ingrédients mais, de mémoire, le coing pourri était vraiment le secret de ce plat épouvantable.
Confronté au succès de mon entreprise anti-culinaire, je me suis sans doute demandé que faire du résultat. Le manger m'aurait certainement déplu. Alors je me suis rendu à l'immense grille qui séparait le jardin de la rue et j'ai précipité tout ce coing pourri sur la maison d'en face. La mixture s'est écrasée contre le portail du garage des voisins, dégoulinant rapidement par terre.
Tout ça se passait il y a longtemps, dans la première moitié des années 1980, et je ne me souviens plus si j'avais agi seul ou avec un cousin. Je me souviens vaguement d'un sentiment d'hostilité contre le fils des voisins d'en face, mais qui semble n'avoir duré que pour ce seul épisode. Ce fils des voisins était-il seulement présent ? Lui ai-je jamais parlé ? Je crois qu'il écoutait en boucle Oxygène de Jean-Michel Jarre. C'est tout ce que je sais de lui.

Publié le 19 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-36947.html.

L'écharpe de la jumelle de Patricia

Je me suis longtemps habillé comme un sac, ne concevant pas vraiment les vêtements comme autre chose qu'un contenant dont je serais le contenu plus ou moins légèrement préservé du froid selon la saison. Tous les vêtements que j'ai portés sont très longtemps restés ceux que l'on m'a achetés, offerts, refilés. Cet après-midi du 19 décembre 2004, j'ai acheté mon premier t-shirt, à Vierzon, dans une boutique qui s'appelle l'Underground Shop et où officie un ami qui s'appelle Momo. Mais les vieilles habitudes sont difficiles à perdre, j'aime porter mes vêtements jusqu'à ce que leurs trous deviennent incommodes et plus seulement inconvenants. Je ne suis pas un expert du shopping et je n'en fais pas un loisir de prédilection (ceci est un euphémisme).
Advint un jour où je dus acheter un cadeau à la fois pour une amie appelée Patricia et pour une petite soeur appelée Nathalie. Je recrutai donc Nathalie pour "m'aider à choisir un cadeau pour l'anniversaire de Patricia" et nous allâmes errer dans Saint-Germain-en-Laye. Quelques boutiques plus tard, l'élégante soeur me suggéra l'acquisition d'une belle écharpe. Je lui demandai quelle était l'écharpe dont elle préférait la couleur et elle me désigna celle de couleur, euh, bordeaux ? C'est bien comme ça qu'on dit ? J'achetai donc l'écharpe et, après avoir déclaré "Patricia a une sœur jumelle et donc on fête son anniversaire en même temps", j'achetai une autre écharpe, bleue celle-ci (je suis sûr qu'on appelle ça du bleu). J'offris l'écharpe bleue à Patricia (qui n'a pas de jumelle) et, plus tard, l'écharpe bordeaux à Nathalie. Ma petite soeur avoua sa surprise et eut l'air d'apprécier cette belle écharpe qu'elle avait essayé.
Cette méthode de choix de cadeau n'a qu'un seul réel inconvénient, elle n'est utilisable qu'une fois.

Publié le 19 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-36985.html.

L'esprit

L'esprit se heurte aux parois de l'intellect
Le cerveau ne contient plus qu'un liquide instable
Au bord de l'explosion,
Boum !

Texte écrit en novembre 2001, publié le 19 décembre 2004 par Tous A Babylone sur http://achernar.over-blog.com/article-36902.html.

Extrait de L'Avant (Dark Earth)

J'ai écrit le chapitre concernant l'arcologie asiatique dans le supplément L'Avant pour le jeu de rôle Dark Earth. MultiSim ne m'a pas rémunéré pour ce texte, que je mets à la disposition de tous.

L'arcologie asiatique

Publié le 19 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-36874.html.

Le soir où Dieu m'a parlé

Dieu m'a parlé une fois. Je n'étais qu'un petit garçon à Chatou II (deuxième demeure où ma famille a habité à Chatou). Il a prononcé mon nom. Il a dit : « Cyril » alors que j'étais au lit. J'ai déguerpi jusque dans la chambre de mes parents, je me suis blotti auprès de ma maman. Depuis, Dieu ne m'a rien dit.

Publié le 19 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-36961.html.

Le héros

Le héros se leva
Le héros s'habilla
Tout beau il se lava
Tout gai il babilla
Il descendit à table
Il petit-déjeuna
Prit son imperméable
Et puis éternua
Il sortit dans la rue
Huma le fond de l'air
Personne dans la rue
Puis il tomba par terre

Ecrit en septembre 1994 et publié par Tous A Babylone le 17 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-34771.html.

Myrka d'Ambre

La carte représentait une jeune fille haute d'un mètre quatre-vingt, dont les cheveux roux semblaient vouloir s'agiter comme des serpents de soie et dont les yeux vairons - l'œil gauche était vert et l'œil droit était bleu - semblaient toujours prêts à cligner, joyeux. Myrka était bien en chair et svelte à la fois. Elle avait de la matière là où il fallait, comme disait irrévérencieusement Martin. Sa peau était légèrement bronzée. De plus, son sourire, qu'elle dispensait avec générosité, était proprement ensorceleur. Par certains aspects elle ressemblait à Deirdre et par d'autres elle était son exact opposé. Ses vêtements étaient multicolores. Elle portait une tunique, une cape et une épée longue. La broche qui attachait sa cape arborait une face souriante. Je savais qu'au verso se trouvait une face grimaçante.

Le jour de l'enfantement de Myrka, une tempête effroyable éclata au-dessus du Palais des Fées, au Pays du Bout du Monde. Les Trois Sorcières du grand roi Maecelius se penchèrent sur le berceau et poussèrent un cri d'horreur ! Le bébé, une fille, n'avait ni cornes, ni pieds fourchus, ni griffes tordues. Comment cela se pouvait-il ? L'enfant était maudit. La Sorcière Bleue cracha par la fenêtre et partit sur un rayon de soleil. La Sorcière Rouge s'arracha les cheveux-serpents et se dissolva en gémissant de dépit. La jeune Sorcière Verte prit l'enfant en pitié. Elle accepta de devenir la marraine du bébé et lança un sort de bénédiction sur l'enfant. Le roi Maecelius hurla de fureur quand il vit sa fille, et il voulut la jeter aux démons-loups, mais Dolamiram aux Ailes Tordues, son auguste épouse, l'en empêcha. La fille avait les yeux vairons, elle était bénie par la sagesse des Sorcières. Elle fut nommée Myrka, ce qui ne signifie rien du tout mais sonne bien, et on lui donna une place au sein des magnifiques Fées qui régnaient sur le Pays du Bout du Monde.

Ou du moins, c'est ainsi que Myrka prétend que ça s'est passé. La vérité, c'est qu'on sait peu de choses sur la jeunesse de cette petite garce. Le Pays du Bout du Monde est une Ombre médiévale où sorciers et empereurs combattent démons et dragons. Éric a écrit sur le sujet un petit opuscule qu'on peut encore trouver dans la bibliothèque du palais d'Ambre. L'histoire locale semble être un très classique fouillis d'Âges qui se succèdent, séparés par des cataclysmes magiques assez modestes pour que des souvenirs traversent les siècles dans la mémoire collective des peuples, en grande majorité humains.
Il semble que la chute du Palais des Fées soit en partie due aux turpitudes de Myrka, mais nous n'en savons pas plus. La figure d'une guerrière invincible et maligne perdure à travers les mythes. Durant trois siècles, Myrka devint la déesse vivante d'un empire qu'elle bâtit. Elle finit par l'abandonner, pour l'amour d'un Grand Inquisiteur d'Iko, la Déesse du Plaisir. Par lassitude semble-t-il, elle se livra à lui. Le suppôt d'Iko l'ensorcela et l'envoya comme esclave sur l'Île aux Plaisirs où elle apprit des Nonnes Lubriques les mille subtilités de l'art de la séduction. Passons sur un certain nombre d'épisodes d'un intérêt moins notable, et arrivons-en à sa rencontre avec Éric.
Quand Éric arriva au Pays du Bout du Monde, il trouva Myrka dans la Vallée des Arbres Profonds, que n'habitaient que les animaux féroces. Elle avait repéré un gigantesque bloc de pierre et avait commencé à le tailler pour s'en faire un palais d'où elle pourrait partir si elle le voulait à la conquête du monde. Eric n'a pas décrit le détail de leur rencontre, mais je sais qu'ils se sont lancés dans un duel à l'épée. Myrka fut surclassée, bien sûr, mais elle accepta avec grâce une des rares véritables défaites au combat de son existence vieille de huit siècles. Je subodore qu'Éric lui demanda sa main, lui demanda de régner avec lui sur l'univers ou quelque chose dans le genre, bien que Myrka reste silencieuse sur le sujet. Quoiqu'il en soit, Éric repartit seul, et nous savons tous comment il finit mal, son règne abruptement achevé.
Il était temps, semble-t-il, que quelqu'un se décide à faire prendre conscience à cette jeune guerrière immortelle qui elle était en réalité, et quelle était sa véritable famille. Bleys n'était peut-être pas l'Ambrien ou l'Ambrienne qui remplaça le rejeton rabougri de Dolamiram aux Ailes Tordues par sa fille, mais c'est en tout cas lui qui amena Myrka en Ambre. Il semble de toutes façons qu'un certain nombre de membres de la famille avaient tourné leur attention vers ce Pays du Bout du Monde, auquel la présence prolongée de Myrka avait peut-être donné un peu de réalité.
Ambre. Le coeur de la réalité. Tout ce qui commence en Ambre finit fatalement par y retourner.

Myrka traversa la Marelle. Elle rencontra ses oncles et ses tantes, ses cousins et ses cousines, ses frères et ses soeurs. Julian lui déconseilla de passer par Arden. La peste soit de ses molosses ! Myrka rencontra aussi Bouddha et visita sa cité-palais carrée, ceinte d'une muraille et gardée par des monstres hindous, à l'occasion de la bataille contre les quatre Cavaliers de l'Apocalypse.
- Attendez ! Les quatre Cavaliers de l'Apocalypse ? Mazette ! Un gros morceau, si ce qu'on m'en a dit est vrai. Ils ont envahi la cité, n'est-ce pas ? Et Corwin a participé au combat...
- Myrka ne se souvient plus trop de ce combat. Elle estime s'être très bien comportée, et croit même se rappeler avoir terrassé un cavalier, mais j'ai des doutes. Ce qui est important, c'est qu'après quelques péripéties dont je te passe le détail, les monstres furent rayés de la liste assez conséquente des ennemis déclarés d’Ambre. On mit fin à leurs activités répréhensibles, qui consistaient essentiellement à dévaster des Ombres. Autant se battre contre du vide ! Mais les Cavaliers de l'Apocalypse avaient leur logique propre.
Abandonnons un peu Ambre, et intéressons-nous à Vanilla. C’est un paradis assez quelconque, avec des plages interminables, un océan bleu et chaud et une météo au beau fixe. Myrka y était en villégiature, sur les conseils d’un de ses parents. Devinez lequel... C'était à deux pas d'Ombre de Texorami, et Myrka se faisait l'effet d'habiter un bungalow voisin de celui de Random, dans un village de vacances. Elle sirotait un jus de fruit glacé en regardant évoluer les oiseaux. C'est alors qu'elle aperçut une route dallée qui se dirigeait vers elle. Les dalles surgissaient du néant avec régularité et obstination. Myrka préféra s'éclipser en Ombre, mais la route l'y poursuivit et accéléra sa vitesse. Là encore, il y aurait beaucoup à dire. Un monstre de boue et des bandits curieusement coriaces se mirent en travers du chemin de Myrka. Celle-ci s'en débarrassa mais, en tentant d'arriver en Ambre par une route du Cercle d'Or, elle fut confrontée à un Cavalier de l'Apocalypse qui désirait faire son come-back. Trop, c'est trop ! Oncle Julian ne pouvait pas être si méchant qu'il le prétendait ? Derrière ses grands airs se cachait sûrement un cœur d'or. Myrka s'enfonça dans la forêt d'Arden, en essayant d'attirer l'attention des animaux de compagnie de Julian sur le maléfique individu qui le poursuivait (la route était restée en Ombre). Malheureusement, il s'avéra que ce Cavalier pouvait se rendre invisible aux molosses, ou bien que les molosses se foutaient de son cas et ne s'intéressaient qu'à Myrka. La suite des événements rend cette hypothèse moins improbable qu'il n'y paraît au premier abord. Il semble que les molosses de Julian aient en effet une prédilection pour les jeunes Ambriennes téméraires aux yeux vairons. Comme Myrka constitue l'essentiel de cette classe sociale, elle concentra sur elle l'attention des chiens.
Elle se réfugia dans un arbre, poursuivie par les molosses. Les cajoleries, les menaces et même les appels à la conscience professionnelle des monstres n’y firent rien. Myrka s'en tira avec un pied en moins. C'est à grand peine qu'elle atteignit le château. Elle prétendit être tombée dans l’escalier, ce qui lui attira la vague sympathie de ses parents. Si vous saviez comme les escaliers sont cruels en Ambre. Ils vous regardent avec leurs petits yeux jaunes en salivant de gourmandise, et... Mais je délire, là, non ?
Myrka se fit construire une jambe de bois plutôt rudimentaire mais fonctionnelle tant qu'elle s'aidait d'un bâton. La cité d'Ambre regorge d’artisans doués désireux de faire leurs preuves. Mais cela ne suffisait pas pour Myrka. Il lui fallait le top du top, selon l'expression du jeune Martin. C'est ainsi que Myrka entreprit le voyage en Ombre pour trouver le Royaume de la Régénération Rapide et Gratuite, tel qu'elle se le représentait au début du périple. Quelques heures de voyage en Ombre plus tard, la fatigue et l'abus de bière aidant, Myrka arriva dans la mer de l'Éternité Immense, où le temps s'écoule aussi vite que de l'eau. Là, les Bogons semblables aux humains viennent en barque lorsqu'ils sont blessés. Ils sont récupérés par les vaisseaux spatiaux des Bjorgans à pois verts, qui adorent se faire passer pour des dieux en soignant ces pauvres primitifs ignares de Bogons. Des serviteurs bogons mâles d'une grande beauté attendent également de pouvoir assouvir les moindres désirs des Bogons femelles récupérés. C'est bien de pouvoir prendre ses désirs pour des réalités, bien que le subconscient de Myrka ait certainement joué dans le nombre d'options sado-masochistes proposées par les Bjorgans à pois verts à leurs hôtes bogons.

Dis, maman, c'était qui mami ?
- Votre grand-mère, mes petits anges, nul ne connaît son identité, pas même moi. Des ennemis inconnus ont déjà essayé de me manipuler. Les imbéciles ont tenté de faire passer votre grand-mère pour une fille de joie, une délinquante. En réalité, je pense que votre grand-mère est une déesse ou une reine ou une fée, enfin quelque chose dans le genre quoi. Qui sait, peut-être un jour connaîtrons-nous la vérité.
- Dis maman, c'était qui papa ?
- Mes enfants, il ne faut pas croire ce que vous disent les enfants du fermier d’en face. Parfois, il n'y a pas besoin de papa pour faire des enfants. Vous, vous êtes nés dans des fleurs. Sauf toi, Aleth, je t'ai achetée au marché.
- Ouin ! C'est vrai, maman, tu m'as achetée au marché ?
- Et bien oui, tu étais en solde, je n'allais pas louper une occasion pareille. Viens dans mes bras, ma petite chérie.
- Et papi, maman, c'était qui papi ?
- C'était quelqu'un qui refusait d'assumer ses responsabilités parentales. Je l'ai transformé en gobelin pour le punir. Il vit maintenant dans la petite ferme en bas des champs, de l'autre côté du pont.
- Quoi, papi c'est Monsieur Earldebrooke ? Mais maman, il doit pouvoir nous dire qui est mami dans ce cas !
- Oh, il refusera de vous avouer qu'il est papi. Nous sommes fâchés à ce sujet, lui et moi. C'est pour cette raison qu'il lui arrive de vous jeter des cailloux quand vous passez par le petit chemin pour cueillir en douce les pommes de son verger.
- Alors cela n'a aucun rapport avec les trois quintaux de bière que tu lui as escroqués l'automne dernier ?
- Effectivement, cela n'a aucun rapport, Aren. Monte sur mes genoux, mon chéri. Ah, mes enfants, quel plaisir de pouvoir être avec vous ! Et si nous allions jouer à mettre le feu à la forêt-qui-pousse ?

Je vois à votre mine dépitée que vous vous attendiez à autre chose. Vous vous dites : cette dame donne à ses enfants une éducation bien étrange. Qui sait quelles idées bizarres et ridicules ils auront en tête s'ils arrivent un jour en Ambre ? Mais il faut bien comprendre que Myrka a reçu une éducation pareillement décalée. D'après les archives disponibles, sa nourrice avait des écailles fluorescentes, deux ailes de guêpe, une gueule bourrée de couteaux d’ivoire et un sourire niais. Il se peut que Myrka croie ce qu'elle raconte à ses enfants. Tout ce que je peux dire, c'est : prenez le temps de vous préparer au choc psychologique. Myrka rentrera peut-être dans quelques années : le temps passe beaucoup plus lentement là où elle est qu'en Ambre. Là où quelques semaines se seront écoulées pour elle, quelques années auront passé pour nous.
- En tous cas j'espère qu'elle restera baisable.

Publié le 17 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-34770.html.

La citation du jour

« Le rire n'est pas le propre de l'homme. Trop souvent, on oublie les Kryptoniens. » Superman

Publié par Marmaduke le 17 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-35316.html.

Je suis un caméléon

Je suis un caméléon
J'ai tout oublié, j'ai revêtu la couleur de ce nouvel été
La musique n'est plus la même
Ni les personnes que j'aime
Le présent je suis tombé dedans quand j'étais petit
Et maintenant je continue de paver le temps
En refusant de regarder en arrière
Sauf exception car et bien
Je suis un caméléon
Je prétends que je suis ce qui m'entoure
En moi dans la nuit l'infini s'évapore
Souvenirs pendus haut et court
Aux petits pas de l'aurore
Je suis un caméléon
J'aime tous mes amis mais à minuit
J'aurai oublié leur nom
Je suis un caméléon
Je bois le jour par les pores de la peau
Je n'ai jamais assez soif et ce n'est jamais assez beau
Pour calmer ce qui palpite
Au sein de l'heure de l'aube au crépuscule
Je suis le phénix du pendule

Ecrit en décembre 1999, publié le 17 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-34785.html.

Les enfants

Ils ont terriblement peur d'être grondés et punis.
Ils sautent pour tenter d'appuyer sur la sonnette.
Ils tentent de surprendre la lumière du réfrigérateur en entrebaîllant la porte.
Ils utilisent le mollet au lieu du visage pour identifier leur maman dans les supermarchés.
Ils s'imaginent que, pour apprendre une autre langue, il suffit d'apprendre quelle lettre remplace quelle autre. Les mots restent les mêmes, il suffit de changer les lettres.
Ils vont toutes les cinq minutes aux toilettes avant leur premier voyage en avion, pensant qu'il n'est pas possible de le faire dans l'engin.
Ils ferment à clé des petits objets dotés d'une serrure et ils perdent la clé.
Ils sont fascinés par les dinosaures et ils rêvent de combats de dinosaures.
Ils sont surpris quand ils tombent malades d'une façon particulière et demandent à leurs parents s'ils vont mourir.
Ils sont frustrés quand la roue qui tourne et la cage aux lapins ce n'est plus de leur âge.
Ils cachent le gras de la viande sous leurs couverts et disent qu'ils ont fini.
Ils s'amusent à déformer leur image en se mirant dans le robinet de la baignoire.
Ils sont très fiers de leur dessin.

Publié le 17 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-34767.html.

La pensée

C'est un balcon qui donne sur un grand pays
On y voit la forêt dont frémissent
Les fruits faux étranges et tentants
Au loin, les arc-en-ciel aux pieds voilés
En quinconce, multiplient l'horizon
Ils tressent un escalier vers l'arrière-pays
On n'entend pas un son mais des choses marchent
Là-bas rôdent des bêtes effrayantes
Ce pays est un trop grand pays
On le regarde mais on peut y tomber
Le balcon peut se desceller
La nuit peut l'envelopper

Ecrit en novembre 2001, publié le 17 décembre 2004 par Tous A Babylone sur http://achernar.over-blog.com/article-34777.html.

Oublions !

Les mille instants de la vie s'évanouissent dans l'océan de la mémoire ; les heures passées, en coulant par delà les ans dans cette vaste mer où l'oubli trouve à boire, laissent s'échapper ici et là des bulles de bonheur.
Amis, un miroir ! Mon regard est neuf, mais l'eau de mes yeux se rappelle. J'ai en moi la vigueur des anciennes choses, de ces riches sédiments qui doucement reposent au fond de ma mémoire, dans le lit de mes souvenirs.
Vie ! je t'aime au présent, aimons ce moment ! Le passé n'est plus : oublions ! Il faut vivre une vie de roman, dans l'éclat, le bruit et la fureur, dans la gloire, dans la joie, dans l'amitié et dans l'amour.
Faisons-nous des souvenirs que nous ne pourrons pas oublier !

Ecrit en juin 1994, publié le 16 décembre 2004 par Tous A Babylone sur http://achernar.over-blog.com/article-34458.html.

An interview with Lisa “Tiny” Gray-Garcia

Tiny, I owe you an apology. I should have found a way to publish or share this a long time ago. I still check my emails and read some of the articles on PNN. Keep up the good work!
The interview takes place in San Francisco, at some point near Easter in 2001.

Could you introduce us to Poor News Network, please?
What it's about is a lot of things. Poor News Network is a project of Poor Magazine, which was originally founded by my mother and I. We were homeless for many years; we were in a position of extreme poverty that people often associate with the so-called Third or Fourth World. This is happening in the US, as it does with many people in the US, which is that we were outside of, we had no family, we had no money, we had no financial support and we ended up homeless and that situation doesn't get better, sometimes it gets worse. So for us it compounded and that's what's well-known as the vicious circle of poverty. When one thing ends up leading to another and becoming more dire, more serious. So this is a situation that happened with us and I was eleven years old at the time and I had to drop by to school by the sixth grade. I don't have a formal education past that year. Because my mother and I lived in her car and it was impossible for me to go to school for a lot of reasons, but mostly because when you're homeless, there is a lot of reasons in the society why you deal with shame, you deal with discrimination. So that happened to me. I didn't stop until I was 20. In the process of that I - so basically what happened is things became worse. I was incarcerated for what I call “crimes of poverty”, which arguably a lot of crimes are. But in my situation it was warrants for parking tickets, because in this society you get ticketed when you sleep in your car. You get basically harassed by the police. A lot. And you get a ticket called 97A, which is essentially a series of codes and violations that make it illegal for people to be homeless. So that was what happened with me and my mum. I was eventually, the car we were sleeping in was actually towed. And it's interesting because our poetry is not straightforward, it's all regarding awareness and educating, because we are doing a series of poems about people who are vehicly housed, which is in fact what I was. That made us even worse in a lot of ways, but then in another way I got an intervention which is one of the reasons why I'm here today. A civil right attorney who helps people who are dealing with poverty helped me when I was in jail, because they put me in jail for this ticket, and I was in jail for a month in a county lockup which is a very serious, horrible place. He came in and he had my fine (which I couldn't pay) commuted to community service, and he then had me do community service, and in exchange for community service he had to do for his law office I wrote - because I'm a writer. So that's what I did with, like, 22000 hours of community service! That's because he was a very brilliant thinker and a creative person who didn't think in a linear standard conventional way. He became our physical sponsor later on. Physical sponsor is what you have to have when you're non-profit organization. So that became Poor Magazine eventually in 1995. At that point I was 22, and my mother and I went through all kind of moral problems, because things don't just get better. That's not that simple. My mother was disabled and I had to take care of her. I started editing classes and ethnic studies, a lot of studies, African-American studies and Asian-American studies and I started to recognize the connections between communities of poverty all over the world. And I started to develop the notion of pan-poverty, like panafricanism or some of these other notions that bring together. Then from that perspective we developed Poor Magazine, which is a literary visual art and journalism magazine. From that perspective, we did a series of workshops, training people to write, people who were like ourselves, who were dealing with poverty.

How do you relate to newspapers like the Street Sheet, giving homeless people a little work and a little money? With PM you have another goal which is to make the society evolve...
We totally support the Street Sheet. We work with them. That's one of our collaborators. We train a lot of their writers. But the magazine, which is the original thing that we did and we continue to do it, is our attempt to seize this space - like the New-Yorker or the Atlantic Monthly art forum, to seize that beautiful space and put the voices and the images created by low-income and homeless people in that space. So there was an intention to take that beautiful space. That was only one form of media that we do. We also, from the literary magazine - it is intentionally glassy, it's expensive to make, we only do them once a year, we also put a thesis in each magazine about solutions to each of the issues we put forth. But from that we then created the New Journalism Media Studies program, which is a training model to teach people to do journalism and public policy and media organizing to affect these things like police harassment against homeless people, welfare reform or deform as we call it, the issues around housing and gentrification. On other words, we see journalism media as a tool to affect change. We very much support the Street Sheet. But in our mind we want to go one step further and train people to actually be able to write and research the stories the issues that affect them and then by so doing change that. From that, we've then been creating the new journalism media studies program which is an intensive journalism training program for low-income and poor and homeless people. We work with the [Deltan Youth?]. It's a welfare-to-work program, so people coming out of welfare can use it as their training. It's very innovative, it's never been done before. From that we created a KPLA radio show which is all produced and written by poor people. It’s aired once a month, you can hear it online too. We did the poornewsnetwork.org, which is the online news service. And we do the Survival Handbooks, which are a combination of the poetry work that we do with the research and reporting. How to survive, strive and stay alive in the face of recent class oppression. And each one is focused on one issue that poor people face when they try to survive. The first one is specifically focused on profiling, class and race profiling. The next one is gonna be on eviction gentrification and homelessness. The one after will be about child abuse and CPS (child protection services, a county system).

Have some of your graduates worked in other newspapers?
That's our goal to have the training program create writers who will then work in other news agencies and bring their poverty scholarship to that agency. In fact the San Francisco Bay View we have a collaboration with them, and they hired our first graduate, Kaponda, and we continue to train him and he continues to work for other agencies.

What is PNN.org?
The whole idea about PNN org is that it become an online news service dedicated to reframing the issues that happen to poor people and low-income people around race, class, gender oppression, police harassment, eviction, all the issues that we deal with, but that they're written by people who have gone through this training program. Lastly, we also take mainstream media stories and create another spin on them which we can call the insider’s. For example, there was a man who drove in the Sacramento capitol a couple months ago, and the mainstream media said he had a grudge against Gov. Davis. Well, that wasn’t the case ; he wrote one line against Governor Davis nine years ago. But the mainstream media wanted to use this simple solution. We wrote another story about him and we investigated his past and he was a low-income person who really had never got mental health care. And he had another message to make. So we wrote that story.

Do you think that mainstream media do not report accurately and truthfully stories involving poor people?
Oh, yeah. Most definitely. They propagate stereotypes about low-income people. They propagate lies. They continue the notion of welfare mums, who are not smart. They actively support the lies being told by PG&E [Pacific Gas & Electric Co.] right now, the utility crisis that we are having in California. None of that appears on how it impacts low-income families. We have a story called “Cold Night” on PNN that specifically talks about if you're a poor family with too many people living in a house, you're penalized by PG&E new rates. Mainstream media does nothing for low-income population but in fact propagates the stereotypes that keep us down even further.


Could you speak about the way rich people think about poor people?
There is a very big gap. And there are a lot of lies being told, don't get me wrong. Even from the State of California. For us, the issue is the poor people are only talked about when there is a problem with them or when they have done something wrong. And their story is always told from one voice. It's never told from the insider voice.

Do you have relationships with other “poor” organizations?
We have collaborations with agencies all over the Bay Area who also deal with issues of poverty. We also have a very sticky alliance with some mainstream papers who sometimes print some of the work of our writers. But it's always a fight, because they don't really want to publish the work of our writers, because it runs counter a lot of times to the lies that they're telling. But we have relationships with very many organizations. One of the things we do at Poor is acting solidarily and report on the issues that many of our economic justice comrades are fighting for. So we work with [Coldish and homelessness, misionaries?] folks in San José, Los Angeles, all over. We also work with people all across the country, in Philadelphia, in New-York, in Miami who are also economic justice organizers, and attempting to get their voices heard. We have some groups in England and mostly in Third World countries like we work with folks in the Philippines, in Africa. Our thing is to get voices told, voices heard, from people experiencing that, not from other people.

Would you like to expand furthermore through the Internet?
We would love to do it. Our thing is to get voices heard of low-income people, locally and globally, that's our model. We have made connections with folks from all over the world through the Internet.

First published the 16th of December, 2004 on http://achernar.over-blog.com/article-34350.html.
Poor Magazine

Le bonheur, c'est quoi ?

Le bonheur, c’est tirer la langue à ses p’tites sœurs.

Le bonheur, c’est quand le père de famille qui n’a pas pipé mot de la soirée déballe tout d’un coup un calembour à deux balles.

Le bonheur, c’est faire la bise sur la joue parcheminée de sa grand-mère adorée.

Le bonheur, c’est chanter à tue-tête dans la rue.

Le bonheur, c’est se déguiser.

Le bonheur, c’est faire une petite tape sur l’épaule de quelqu’un et se glisser d’un autre côté quand il se retourne pour regarder.

Le bonheur, c’est mettre son doigt dans son oreille.

Le bonheur, c’est sortir le transat dans le jardin, sortir de ses chaussures, sortir de ses vêtements et faire la lecture au soleil.

Le bonheur, c’est passer le fil dentaire après s’être lavé les dents.

Le bonheur, c’est avoir les poils qui se lèvent à cause de la chair de poule.

Le bonheur, c’est tourner à gauche alors qu’on est censé tourner à droite.

Le bonheur, c’est apprendre que la famille s’agrandit.

Le bonheur, c’est jouer à « ma langue rencontre ta langue » avec une fille.

Le bonheur, c’est rester au repos tandis que la fatigue fait frissonner les muscles.

Le bonheur, c’est quand on croise quelqu’un dans la rue, qu’on veut lui céder le passage et lui aussi et qu’on finit par se sourire à force de se rentrer dedans.

Le bonheur, c’est sentir les petites bulles remonter le long du dos dans le bain.

Et bien sûr, le bonheur, c’est être heureux.

Publié par Marmaduke le 16 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-34358.html.
Mis à jour par la suite, parce qu'apparemment le bonheur c'est plein de choses.

Monomythe des Ténèbres

L'histoire du monde imaginaire de Glorantha, créé par Greg Stafford, est beaucoup moins consensuelle que la nôtre. Dieu créa-t-il le monde ou l'existence de celui-ci ne trouve-t-il pas d'explication simpliste - car qui a créé Dieu, après tout ?? Dans Glorantha, des savants du continent de Jrustéla entreprirent de répondre à ces questions. C'étaient des scientifiques de la magie, qui ne reculèrent devant aucune expérience pour s'élever au-dessus de leur statut d'humains. Leur hybris leur valut une destruction à la Timée de Platon. Les Jrustéli compilèrent les mythes des races et peuples vivant sur Glorantha et essayèrent de reconstituer une histoire objective. Leur monomythe est une lecture intéressante.
Un autre monde imaginaire qui m'a beaucoup frappé est le Monde des Ténèbres. Ce décor est décrit au fil des ouvrages qui furent publiés par la société White Wolf. (White Wolf a abandonné ce monde et a lancé un nouveau jeu de rôle basé dans un Monde des Ténèbres différent, mais je ne fais ici référence qu'au premier.) De nombreuses versions de la création et de l'histoire du monde cohabitent dans le Monde des Ténèbres. Ce qui peut sembler assuré un instant ne l'est plus du tout cent mètres plus loin dans un autre contexte.
Il y a des années, je m'étais mis en tête de créer un Monomythe des Ténèbres. Pour cela, j'ai commencé à dépouiller les livres de White Wolf en quête de dates, de noms, de lieux à citer. J'ai fait un beau tableau et j'ai commencé à compiler tout ça. Puis j'ai abandonné. Je dois posséder environ 150 livres du Monde des Ténèbres et je n'en ai exploité qu'une infime partie. Peut-être que cette ébauche intéressera quelqu'un pour s'en servir en jeu ou par passion de l'histoire.

Le Monomythe des Ténèbres

Publié le 16 décembre 2004 sur http://achernar.over-blog.com/article-34524.html.