Une histoire racontée au passager sur l'autoroute

Il était une fois un père et son fils sur l'autoroute du retour vers la maison.

Le fils fait remarquer à son père qu'il y a quelque chose d'étrange avec une voiture voisine.

Le père rapproche la voiture de sa voisine.

Que voit-il... Une personne plate? Une personne très petite?

Il décide de suivre la voiture. Celle-ci sort de l'autoroute, passe par des chemins étranges, entre dans un tunnel.

Ça descend en rond.

Au bout, un parking avec des centaines d'autres voitures identiques, deux places libres seulement, le père gare sa voiture sur la première.

Il y a une petite porte à côté avec marqué "enfer" dessus, ils entrent par là. Derrière, une salle d'attente comme chez un médecin de ville. Ils attendent un petit peu et une porte s'ouvre, en sort le diable: cornes, tout rouge et noir, queue fourchue.

Le diable les fait entrer dans son bureau, leur dit qu'ils sont en train de dormir et ont un choix: soit rester endormis et rester dans cet endroit qu'ils pourront visiter à loisir, soit se réveiller.

Ils se réveillent, sur l'autoroute, il ne faut pas s'assoupir sous peine d'accident!

Is that how the non player characters remember me?

I freely confess that on such occasions the recollection of that long-ago night, the magnificent ballroom, the splendid profusion of the dancers and the breath-arresting presence of the Doctor seemed like a capstan of ache and longing attached by the ropes of memory to my heart, squeezing and tightening and compressing it until it seemed inevitable that it must be burst asunder.

(Oelph in Inversions, Iain M. Banks)


Les démons de Dune

Dans l'univers du roman de Frank Herbert et des films Dune, une caractéristique échappe au premier regard. Dans ce monde, l'informatique n'existe pas, ou si peu. Depuis le Jihad butlérien, depuis l'interdiction des machines pensantes, l'humanité a mis au point des techniques permettant de développer à certains égards le potentiel humain à des niveaux comparables à celui des anciens ordinateurs. L'ordinateur humain qu'est le mentat a remplacé l'ordinateur que nous connaissons. Cela remet l'humain au cœur de l'histoire à un premier titre.

Le contraste entre l'humain contemporain et l'humain de Dune est encore plus saisissant en 2021 qu'en 1965. L'humain de 1965 externalisait une bonne part de ses fonctions physiques aux machines. L'humain de 2021 externalise une bonne part de ses fonctions mentales et sociales aux machines. La différence est liée à l'essor de l'informatique. A l'époque de Dune, l'infosphère n'existe plus. L'humain de Dune internalise certaines propriétés de l'informatique et, en tout cas, la façon dont elle peuple le monde de démons. Le conditionnement des médecins impériaux, l'influence de la Missionaria Protectiva, la Voix, voire la façon de piéger les cadavres ou les mourants... Dans ce monde, vous pouvez difficilement accorder votre confiance aux corps et aux esprits de ceux qui vous entourent. Vous devez agir avec les êtres avec la même prudence que vous utiliseriez face à une clé USB inconnue. Prêter attention aux humains autour de vous, à leur histoire, devient fondamental.

La structure aristocratique du pouvoir ne découle pas forcément de cet état de fait, mais elle s'en accommode bien. Autour de la personne qui incarne le pouvoir et dont la mort ou la compromission impliquerait la chute de celui-ci, à portée de vue, gravite un premier cercle qui en contrôle l'accès, dans un sens comme dans l'autre. Leur tâche s'apparente à de la cybersécurité. Les membres de ce petit groupe sont à la fois isolés et obligés de se côtoyer souvent pour s'évaluer et compliquer toute attaque contre l'un d'entre eux. Ici, la camaraderie va de pair avec la bonne pratique qu'est la méfiance.

Le monde de Dune, vu du côté du pouvoir centralisé, est empli de solitude et de peur de la trahison des proches.