Je secoue mon crâne en quête du craquement
Qui de ma fatigue tire son aliment
Je remue mon ventre à la recherche du gargouillis
Scolopendre Je ponds le saint sacrement guttural
Ce que le commun appelle un rot
Je mange des patates et des jambon-beurre
Je bâfre des pâtes et je bouffe comme au seizième siècle
P'têt bien que je suis un péquenaud de la planète Burp
Je m'étire les pattes comme si je débarquais tout juste de l'arche de Noé
Bonhomme je balade des yeux propriétaires sur tout ce qui traîne en cette basse terre
Je fais main basse sur une pomme et je baille à m'arracher la mâchoire
Et je me vautre dans des idées pas vraiment noires
Et j'engueule le temps qui passe pas assez vite
Pour me faire digérer les orgies de clémentines et d'andouillettes
Ecrit en décembre 1999 et publié par Tous A Babylone le 31 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-84502.html.
When I'm old and other stories (Gabrielle Bell, 2003)
One day I realized that I was no longer a genius. I had allowed myself to gradually erode into just an average person. But what was even worse was I was still hanging onto this conception of what I thought I once was. It was easier than taking responsibility for my fucked up life. In reality I was no better or worse than anyone else.
First quoted the 30th of January, 2005 on http://achernar.over-blog.com/article-82774.html.
First quoted the 30th of January, 2005 on http://achernar.over-blog.com/article-82774.html.
Paris-Angoulême
P.R. : Mais c'est quoi, le subjonctif de moudre ? Que je moude ? Que je moudasse ?
C.P. : Que je moule ?
P.R. : J'arrête pas d'y penser...
O.C. : Faut pas rester comme ça, sinon on va devenir fous. (téléphone) Michaël, tu vas bien ? On a une question super importante à te poser avec Patrick. On sait pas comment conjuguer le verbe moudre au subjonctif. (...) Attends, je vais appeler mon père. (téléphone) J'ai pas réussi. Je vais peut-être réussir à joindre ma sœur...
O.C. : Maud, tu peux mettre le chauffage à l'arrière s'il te plaît ?
C.P. : La chaleur, c'est pour les faibles.
V.V. : On va faire une pause pipi dans deux minutes.
C.P. : Les pauses pipi, c'est pour les faibles.
O.C. : Tu écris dans le noir. Tu n'as pas besoin de lumière ?
C.P. : La lumière, c'est pour les faibles.
C.P. : Oh, c'est la pleine lune. (...) Grrr, grrrr, grrrrrrr ! (frénétique, attaque à coups de doigts l'épaule de Tower) Haribo... Cookies...
P.R. : T'es pas dans un jeu de rôle Cyril.
V.V. : Il y a des panneaux à gauche et à droite, je fais comment ?
C.P. : C'est du bluff ! Va tout droit !
M.B. appuie sur le klaxon.
V.V. : Taïaut ! Poussez-vous les lapins !
M.B. va acheter des cigarettes.
M.B. : C'était en train de fermer. La dame a été très gentille.
V.L. : Elle t'a reconnu à ton accent.
M.B. : J'ai pas d'accent je suis Parisienne.
V.V. : Elle t'a reconnu à ton odeur. Tu sens pas la Charentaise.
M.B. dans la maison.
M.B. : Tu sors, Olivier ?
C.P. : Pourquoi, tu veux aller en boîte ?
M.B. : C'est pour savoir si je peux prendre ton manteau, Olivier.
C.P. : Les manteaux, c'est pour les faibles.
O.C. : Tu as lu quoi récemment Cyril ? Nietzsche ?
Publié le 29 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-82182.html.
C.P. : Que je moule ?
P.R. : J'arrête pas d'y penser...
O.C. : Faut pas rester comme ça, sinon on va devenir fous. (téléphone) Michaël, tu vas bien ? On a une question super importante à te poser avec Patrick. On sait pas comment conjuguer le verbe moudre au subjonctif. (...) Attends, je vais appeler mon père. (téléphone) J'ai pas réussi. Je vais peut-être réussir à joindre ma sœur...
O.C. : Maud, tu peux mettre le chauffage à l'arrière s'il te plaît ?
C.P. : La chaleur, c'est pour les faibles.
V.V. : On va faire une pause pipi dans deux minutes.
C.P. : Les pauses pipi, c'est pour les faibles.
O.C. : Tu écris dans le noir. Tu n'as pas besoin de lumière ?
C.P. : La lumière, c'est pour les faibles.
C.P. : Oh, c'est la pleine lune. (...) Grrr, grrrr, grrrrrrr ! (frénétique, attaque à coups de doigts l'épaule de Tower) Haribo... Cookies...
P.R. : T'es pas dans un jeu de rôle Cyril.
V.V. : Il y a des panneaux à gauche et à droite, je fais comment ?
C.P. : C'est du bluff ! Va tout droit !
M.B. appuie sur le klaxon.
V.V. : Taïaut ! Poussez-vous les lapins !
M.B. va acheter des cigarettes.
M.B. : C'était en train de fermer. La dame a été très gentille.
V.L. : Elle t'a reconnu à ton accent.
M.B. : J'ai pas d'accent je suis Parisienne.
V.V. : Elle t'a reconnu à ton odeur. Tu sens pas la Charentaise.
M.B. dans la maison.
M.B. : Tu sors, Olivier ?
C.P. : Pourquoi, tu veux aller en boîte ?
M.B. : C'est pour savoir si je peux prendre ton manteau, Olivier.
C.P. : Les manteaux, c'est pour les faibles.
O.C. : Tu as lu quoi récemment Cyril ? Nietzsche ?
Publié le 29 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-82182.html.
Première épître aux Corinthiens (saint Paul, 57)
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je ne suis plus qu'airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien.
L'amour est longanime ; l'amour est serviable ; il n'est pas envieux ; l'amour ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ; il ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s'irrite pas, ne tient pas compte du mal ; il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il met sa joie dans la vérité. Il excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.
L'amour ne passe jamais. Les prophéties ? elles disparaîtront. Les langues ? elles se tairont. La science ? elle disparaîtra. Car partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie. Mais quand viendra ce qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra.
Maintenant donc demeurent foi, espérance, amour, ces trois choses, mais la plus grande d'entre elles, c'est l'amour.
Initialement cité le 29 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-82212.html.
L'amour est longanime ; l'amour est serviable ; il n'est pas envieux ; l'amour ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ; il ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s'irrite pas, ne tient pas compte du mal ; il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il met sa joie dans la vérité. Il excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.
L'amour ne passe jamais. Les prophéties ? elles disparaîtront. Les langues ? elles se tairont. La science ? elle disparaîtra. Car partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie. Mais quand viendra ce qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra.
Maintenant donc demeurent foi, espérance, amour, ces trois choses, mais la plus grande d'entre elles, c'est l'amour.
Initialement cité le 29 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-82212.html.
Shadow Games (Glen Cook, 1989)
I guess each of us, at some time, finds one person with whom we are compelled toward absolute honesty, one person whose good opinion of us becomes a substitute for the broader opinion of the world. And that opinion becomes more important than all our sneaky, sleazy schemes of greed, lust, self-aggrandizement, whatever we are up to while lying the world into believing we are just plain nice folks. I was her truth object, and she was mine.
Published the 26th of January, 2005 at http://achernar.over-blog.com/article-76528.html.
Published the 26th of January, 2005 at http://achernar.over-blog.com/article-76528.html.
J'aime trois choses dans la vie : la bière et le rugby
Avant-hier, soirée chez Daniel, Gorica, Philippe, Miho et Anne : environ cinquante personnes selon les organisateurs, y compris quelques collègues de Darwin Project, Madame de C..., un régiment de Japonais(es), un compositeur de musique foldingue, quelqu'un qui ressemble beaucoup à Jacques Dutronc (mais en fait, c'était pas lui), une Finlandaise, des gens aux noms rigolos (Houston, Varant, Evenel, orthographes pas garanties du tout) et plein de gens normaux comme moi, métis limouso-parisien ne connaissant ni le japonais ni le saxophone, mais connaissant la localisation du tire-bouchon. Soirée années 60 mais peu de gens sont prévenus et déguisés et la musique n'a rien des 60’s. Les convives sont rigolos et pas pénibles. Une dizaine de bières et quatre ou cinq verres de rouge plus tard, le matin et son premier métro sont là. Après un petit dodo de quatre heures, j'ai tout juste le temps de dévaler l'escalier pour rejoindre le stade et jouer le 11 avec l'équipe réserve de la section rugby du CS Clichy. Et là, le bonheur.
Après bien des matchs passés à me vautrer plus ou moins lamentablement et à laisser fuir de partout les ballons, je remonte la pente de mon estime en marquant un essai à la suite d'une action collective (petite percée, passe passe on navigue passe essai). Vient la mi-temps et nous pouvons bénéficier ensuite du vent, auparavant fort et contraire. Ravigoté par ce souffle frais et sympathique, je me dis que je me sens bien de courir un peu. Mais l'équipe adverse s'enhardit à quelques mètres de notre ligne d'en-but, nous presse. Le ballon est récupéré in extremis et je me tiens derrière le porteur afin de buter au loin après une petite passe en arrière. Je réceptionne le ballon, je tire et je commence à courir. Le ballon atterrit vers la ligne des 40, entre deux ou trois membres de l'équipe adverse qui convergent dessus. J'accélère, j'atteins le ballon en premier et je tire derechef du pied. Le ballon file entre les 40 et les 22 adverses. Puis je me baisse pour accélérer ma course, talonné par l'ailier adverse. Un vague coup d'œil en arrière, je me baisse, je chope le ballon et je cours comme un dératé. Plus que quinze mètres, dix... Puis l'ombre de la catastrophe, j'ai encore du souffle mais mes jambes sont lourdes, fragiles, prêtes à s'écrouler. Je ne sais pas trop comment, je reste debout sur les derniers mètres de course et je fais un petit roulé-boulé salvateur derrière la ligne d'en-but adverse, immédiatement dépassé par mon poursuivant. Yeah !
Après le match, je me suis enfui comme un rat avant la fin du match de l'équipe première pour aller bosser chez moi. Mais je n'ai pas oublié que je dois payer ma tournée pour fêter ma contribution à cette première belle victoire de l'année pour la réserve !
En attendant, je dédie cet essai à mon mollet gauche. Tu ne m'as pas failli, mollet. Sois en remercié.
Publié le 24 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-74416.html.
Après bien des matchs passés à me vautrer plus ou moins lamentablement et à laisser fuir de partout les ballons, je remonte la pente de mon estime en marquant un essai à la suite d'une action collective (petite percée, passe passe on navigue passe essai). Vient la mi-temps et nous pouvons bénéficier ensuite du vent, auparavant fort et contraire. Ravigoté par ce souffle frais et sympathique, je me dis que je me sens bien de courir un peu. Mais l'équipe adverse s'enhardit à quelques mètres de notre ligne d'en-but, nous presse. Le ballon est récupéré in extremis et je me tiens derrière le porteur afin de buter au loin après une petite passe en arrière. Je réceptionne le ballon, je tire et je commence à courir. Le ballon atterrit vers la ligne des 40, entre deux ou trois membres de l'équipe adverse qui convergent dessus. J'accélère, j'atteins le ballon en premier et je tire derechef du pied. Le ballon file entre les 40 et les 22 adverses. Puis je me baisse pour accélérer ma course, talonné par l'ailier adverse. Un vague coup d'œil en arrière, je me baisse, je chope le ballon et je cours comme un dératé. Plus que quinze mètres, dix... Puis l'ombre de la catastrophe, j'ai encore du souffle mais mes jambes sont lourdes, fragiles, prêtes à s'écrouler. Je ne sais pas trop comment, je reste debout sur les derniers mètres de course et je fais un petit roulé-boulé salvateur derrière la ligne d'en-but adverse, immédiatement dépassé par mon poursuivant. Yeah !
Après le match, je me suis enfui comme un rat avant la fin du match de l'équipe première pour aller bosser chez moi. Mais je n'ai pas oublié que je dois payer ma tournée pour fêter ma contribution à cette première belle victoire de l'année pour la réserve !
En attendant, je dédie cet essai à mon mollet gauche. Tu ne m'as pas failli, mollet. Sois en remercié.
Publié le 24 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-74416.html.
Matin d'hiver
Un matin glacé déployait ses splendeurs sur tous les horizons
La terre d'une blancheur de noces scintillait d'amour
Le ciel bleu s'évanouissait vers l'infini sombre
Un bruit d'air frais caressait la nature
L'or blanc abolissait l'herbe
L'hiver s'ouvrait au monde
Un peu de gel éternel
Un silence d'âmes
Calme
Écrit en mai 1994 et publié par Tous A Babylone le 23 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-72307.html.
La terre d'une blancheur de noces scintillait d'amour
Le ciel bleu s'évanouissait vers l'infini sombre
Un bruit d'air frais caressait la nature
L'or blanc abolissait l'herbe
L'hiver s'ouvrait au monde
Un peu de gel éternel
Un silence d'âmes
Calme
Écrit en mai 1994 et publié par Tous A Babylone le 23 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-72307.html.
Le peuple parti
Sur Ank-Rot, le Plateau Bleu, avait jadis vécu un peuple civilisé mais d'apparence monstrueuse. À son déclin il vivait reclus, méditant dans les ténèbres souterraines et ne sortant que pour contempler les étoiles lorsque la lune était couchée. Une nuit, une sorte de feu d'artifice éclata dans le ciel. Le matin suivant personne n'entendit le mugissement habituel du vent qui s'enfonce dans les couloirs. Ce peuple avait disparu. Il a érigé deux grandes cités enfouies où vivent encore ses œuvres mécaniques.
Écrit en 1992 et publié par Shadrack le 22 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-70699.html.
Écrit en 1992 et publié par Shadrack le 22 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-70699.html.
Les Vlorges noires
Un jour, il n'avait pu résister. Il s'était senti attiré, appelé. Comme dans un rêve éveillé, il s'était vu ignorer l'avertissement gravé par les Anciens, franchir le cercle tabou des pierres jaunes, être happé par la gueule déchiquetée de la Caverne Interdite. Il se souvenait avoir marché des heures dans l'obscurité sèche et morbide d'un labyrinthe silencieux. Enfin, il les avait vues sur leurs trônes de verre opaque, filaments ténébreux revêtus de poussière, paupières écrasées, bras flétris et longues langues moroses. Les Vlorges Noires. Les langues avaient claqué et elles avaient parlé. Elles voulaient s'échapper de leur prison. Elles voulaient retourner dans leur monde. Elles lui expliquèrent tout, patiemment, gentiment. Puis il s'endormit.
Il se réveilla dans son lit, l'esprit embrumé, le corps fiévreux et fatigué. Il courut à la Caverne Interdite : les pierres sacrées qui retenaient dans leur antre les êtres sombres avaient été renversées. Il regarda ses mains. Une fine pellicule de poussière jaune était visible à certains endroits. Il crut entendre un remerciement, un murmure qui, durant un voyage extrêmement long, se serait glissé entre les plans d'existence pour enfin aboutir dans le creux de son oreille. Il repartit, l'âme chargée de pressentiments.
Écrit en 1992 et publié par Shadrack le 22 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-70253.html.
Il se réveilla dans son lit, l'esprit embrumé, le corps fiévreux et fatigué. Il courut à la Caverne Interdite : les pierres sacrées qui retenaient dans leur antre les êtres sombres avaient été renversées. Il regarda ses mains. Une fine pellicule de poussière jaune était visible à certains endroits. Il crut entendre un remerciement, un murmure qui, durant un voyage extrêmement long, se serait glissé entre les plans d'existence pour enfin aboutir dans le creux de son oreille. Il repartit, l'âme chargée de pressentiments.
Écrit en 1992 et publié par Shadrack le 22 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-70253.html.
Désir de la mer perdue
Sur le ressac clair
J'égrène mes notes amères
Et je rêve la terre disparue
Et l'immensité solitaire
Écrit en septembre 1995 et publié par Tous A Babylone le 21 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-68872.html.
J'égrène mes notes amères
Et je rêve la terre disparue
Et l'immensité solitaire
Écrit en septembre 1995 et publié par Tous A Babylone le 21 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-68872.html.
Derrière les volets
Je suis une tortue renversée par cet après-midi qui s'étend jusqu'au fond de la nuit
Le soleil me touche mais je ne peux le cerner
Et la torpeur bâillonne ma bouche
Je suis né avec l'eau et l'été m'a lavé
Mon esprit se pelotonne contre lui-même
Ma peau t'attend
L'horizon est proche, très proche
Les secondes qui passent
Sont autant de cavaliers du plaisir
Qui galopent sur mon désir
Ma peau t'attend et je porte l'été
En moi je le porte comme on porte un bébé
Écrit en août 2001 et publié par Tous A Babylone le 20 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-67503.html.
Le soleil me touche mais je ne peux le cerner
Et la torpeur bâillonne ma bouche
Je suis né avec l'eau et l'été m'a lavé
Mon esprit se pelotonne contre lui-même
Ma peau t'attend
L'horizon est proche, très proche
Les secondes qui passent
Sont autant de cavaliers du plaisir
Qui galopent sur mon désir
Ma peau t'attend et je porte l'été
En moi je le porte comme on porte un bébé
Écrit en août 2001 et publié par Tous A Babylone le 20 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-67503.html.
N = R * fp ne fl fi fc L
Le monde est constitué d'espaces. L'un de ces espaces contient ma perception, et bien plus encore. Il contient aussi des millions d'agglomérats d'astres. Autour d'un de ces milliards de milliards d'astres tourne une sphère. J'ai demeuré sur la surface de cette sphère.
Avec mon aimée.
Écrit en novembre 2001 et publié par Tous A Babylone le 20 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-67508.html.
Avec mon aimée.
Écrit en novembre 2001 et publié par Tous A Babylone le 20 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-67508.html.
Sieste entre terre et ciel
Fraîcheur étendue sur l'infini,
Herbe verte sous ma peur
Tombée par terre sans un cri
Juin est chaud
Juin, comment peux-tu être si chaud
Envers moi ?
Les parfums se glissent dans ma peau
Les brins murmurent et s'immiscent comme des
Mille-pattes dans mon dos
Le soleil pique et je capture
L'ombre d'un pommier
Je crains ce qui s'avance
Au-dessus de mon somme
Le soleil danse
Comme une ombre sur mon sommeil
Ecrit en décembre 1999 et publié par Tous A Babylone le 19 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-65911.html.
Herbe verte sous ma peur
Tombée par terre sans un cri
Juin est chaud
Juin, comment peux-tu être si chaud
Envers moi ?
Les parfums se glissent dans ma peau
Les brins murmurent et s'immiscent comme des
Mille-pattes dans mon dos
Le soleil pique et je capture
L'ombre d'un pommier
Je crains ce qui s'avance
Au-dessus de mon somme
Le soleil danse
Comme une ombre sur mon sommeil
Ecrit en décembre 1999 et publié par Tous A Babylone le 19 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-65911.html.
Ou bien alors c'est une crampe
Je vois des formes se mouvoir sous la peau de mon mollet gauche. Comme si celui-ci était entré en ébullition. Comme s'il avait décidé de servir de matrice à une couvée d'aliens. Après tant d'années silencieuses et secrètes, mon mollet manifeste enfin son libre-arbitre. Libéré, exalté, il danse la danse primale, chaotique et joyeuse de la chair tellement habituée à nous côtoyer qu'elle en avait oublié que nous ne la contrôlions que par quelques maigres impulsions électriques, tels des bourreaux sud-américains.
Je ne le crois pas révolté, agressif. La douleur de la libération est passée. Et puis, il n'a pas de cerveau indépendant, donc il ne peut pas penser. Sauf si mon cerveau est en réalité une excroissance nerveuse de mon mollet, je suppose.
Mollet, m'entends-tu ? Non plus, probablement pas. Mais si, d'une mystérieuse façon, tu es capable de percevoir ma tentative de communication comme moi je perçois la tienne, sache que je t'aime. Je pense que nous pouvons construire de grandes choses ensemble.
Tu n'es plus seul, mollet. Je t'ai remarqué. Désormais, nous sommes deux pour affronter les vicissitudes de l'existence dans cet espace-temps. Liés, tels deux frères siamois, et pourtant indépendants par l'esprit, et pourtant liés, liés par l'amour ! Alléluia !
Ne me refais plus jamais un coup comme ça sur le terrain, s'il te plaît.
Texte publié le 18 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-65835.html.
Je ne le crois pas révolté, agressif. La douleur de la libération est passée. Et puis, il n'a pas de cerveau indépendant, donc il ne peut pas penser. Sauf si mon cerveau est en réalité une excroissance nerveuse de mon mollet, je suppose.
Mollet, m'entends-tu ? Non plus, probablement pas. Mais si, d'une mystérieuse façon, tu es capable de percevoir ma tentative de communication comme moi je perçois la tienne, sache que je t'aime. Je pense que nous pouvons construire de grandes choses ensemble.
Tu n'es plus seul, mollet. Je t'ai remarqué. Désormais, nous sommes deux pour affronter les vicissitudes de l'existence dans cet espace-temps. Liés, tels deux frères siamois, et pourtant indépendants par l'esprit, et pourtant liés, liés par l'amour ! Alléluia !
Ne me refais plus jamais un coup comme ça sur le terrain, s'il te plaît.
Texte publié le 18 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-65835.html.
L'uniforme du Celsa
Un souvenir en amenant un autre, je me suis souvenu du lundi 28 février 2000. Ce jour-là, les étudiants en journalisme du Celsa sont revenus de stage. Le Celsa est une école de journalisme (entre autres disciplines) située à Neuilly-sur-Seine et dépendant de la Sorbonne. Malheureusement, les traditions s'étant perdues, les étudiants du Celsa portent des tenues toutes plus débraillées les unes que les autres.
Le vendredi précédent, au petit matin, un individu qui restera anonyme avait imprimé deux feuilles pour chaque membre de la promotion, les avait glissées dans les grandes enveloppes blanches affectionnées par l'administration de l'école, et avait posté le tout à la Poste de Neuilly-sur-Seine.
Voici le contenu de ces deux feuilles, avec quelques précisions entre parenthèses :
(Feuille n°1)
(Ici, imprimer le logo du Celsa.)
JBC/SG - 00.17
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Le Conseil d'Administration du CELSA a décidé en début d'année universitaire de relever la dotation de la section journalisme afin de lui permettre de se doter d'une salle de rédaction. En raison de circonstances indépendantes de notre volonté (parmi lesquelles un incendie dans les locaux de l'Université Paris IV-Sorbonne), ce n'est malheureusement plus possible. Mais la dotation demeure, et il nous revient de l'utiliser malgré tout, dans l'intérêt du CELSA. J'ai donc décidé que, faute de salle de rédaction, vous aurez à la place l'honneur d'être la première promotion de la section journalisme du CELSA à porter des uniformes.
Le port de l'uniforme, chapeau y compris, devient donc obligatoire dans les locaux du CELSA. Néanmoins, en raison des délais nécessaires à l'acquisition des susdits chapeaux, seuls sont concernés dans l'immédiat les élèves de licence d'information et de communication, option journalisme. Le port de l'uniforme sera étendu aux élèves de maîtrise à compter du 13 mars 2000.
En conséquence, vous êtes prié(e) de vous conformer dès la rentrée du 28 février 2000 aux directives vestimentaires stipulées dans le document ci-joint. L'école prend en charge la fourniture des chapeaux, des lavallières et des pin's. M. JEAN se tient à votre disposition pour vous fournir ces éléments.
Je vous rappelle que le port de l'uniforme n'est pas facultatif. Dans l'éventualité où vous seriez dans l'impossibilité de vous conformer dès la rentrée aux nouvelles directives, vous êtes prié(e) de contacter avant le 28 février à 12 heures M. JEAN qui vous prêtera un costume.
Convaincu que le port de l'uniforme favorisera l'esprit d'école dans la section journalisme, je vous souhaite une bonne rentrée et vous prie d'agréer, Madame, Mademoiselle, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.
(Feuille n°2)
· Pour les garçons :
- Costume noir
- Chemise blanche
- Chaussures sombres
- Lavallière noire (x)
- Pin's CELSA (x)
- Chapeau (x)
· Pour les filles :
- Costume noir
- Chemise blanche
- Chaussures sombres
- Lavallière noire (x)
- Pin’s CELSA (x)
- Chapeau (x)
(x) Cet élément est fourni par le CELSA.
(Fin du communiqué)
Samedi 26 février, lorsque les lettres arrivèrent chez les uns et les autres, chacun réagit différemment. Certains durent hausser les épaules. Une certaine Malika M. appela le secrétariat de la direction pour tempêter et protester contre cette décision inique. Un dénommé Stéphane G. commença à faire le tour des boutiques de hip hop ware pour voir comment détourner au mieux les instructions. Puis vint lundi et, au grand désarroi de la plupart des élèves, qui désiraient secrètement porter un bel uniforme, la lettre fut déclarée contrefaite, le coupable admit son forfait et il ne fut plus question de porter des chapeaux au Celsa.
Les spécialistes sont pourtant formels. People are not wearing enough hats.
Texte publié le 18 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-65497.html.
Le vendredi précédent, au petit matin, un individu qui restera anonyme avait imprimé deux feuilles pour chaque membre de la promotion, les avait glissées dans les grandes enveloppes blanches affectionnées par l'administration de l'école, et avait posté le tout à la Poste de Neuilly-sur-Seine.
Voici le contenu de ces deux feuilles, avec quelques précisions entre parenthèses :
(Feuille n°1)
(Ici, imprimer le logo du Celsa.)
Neuilly, le 14 février 2000
JBC/SG - 00.17
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Le Conseil d'Administration du CELSA a décidé en début d'année universitaire de relever la dotation de la section journalisme afin de lui permettre de se doter d'une salle de rédaction. En raison de circonstances indépendantes de notre volonté (parmi lesquelles un incendie dans les locaux de l'Université Paris IV-Sorbonne), ce n'est malheureusement plus possible. Mais la dotation demeure, et il nous revient de l'utiliser malgré tout, dans l'intérêt du CELSA. J'ai donc décidé que, faute de salle de rédaction, vous aurez à la place l'honneur d'être la première promotion de la section journalisme du CELSA à porter des uniformes.
Le port de l'uniforme, chapeau y compris, devient donc obligatoire dans les locaux du CELSA. Néanmoins, en raison des délais nécessaires à l'acquisition des susdits chapeaux, seuls sont concernés dans l'immédiat les élèves de licence d'information et de communication, option journalisme. Le port de l'uniforme sera étendu aux élèves de maîtrise à compter du 13 mars 2000.
En conséquence, vous êtes prié(e) de vous conformer dès la rentrée du 28 février 2000 aux directives vestimentaires stipulées dans le document ci-joint. L'école prend en charge la fourniture des chapeaux, des lavallières et des pin's. M. JEAN se tient à votre disposition pour vous fournir ces éléments.
Je vous rappelle que le port de l'uniforme n'est pas facultatif. Dans l'éventualité où vous seriez dans l'impossibilité de vous conformer dès la rentrée aux nouvelles directives, vous êtes prié(e) de contacter avant le 28 février à 12 heures M. JEAN qui vous prêtera un costume.
Convaincu que le port de l'uniforme favorisera l'esprit d'école dans la section journalisme, je vous souhaite une bonne rentrée et vous prie d'agréer, Madame, Mademoiselle, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.
(Ici, photocopier la signature du directeur de l'école.)
(Feuille n°2)
· Pour les garçons :
- Costume noir
- Chemise blanche
- Chaussures sombres
- Lavallière noire (x)
- Pin's CELSA (x)
- Chapeau (x)
· Pour les filles :
- Costume noir
- Chemise blanche
- Chaussures sombres
- Lavallière noire (x)
- Pin’s CELSA (x)
- Chapeau (x)
(x) Cet élément est fourni par le CELSA.
(Fin du communiqué)
Samedi 26 février, lorsque les lettres arrivèrent chez les uns et les autres, chacun réagit différemment. Certains durent hausser les épaules. Une certaine Malika M. appela le secrétariat de la direction pour tempêter et protester contre cette décision inique. Un dénommé Stéphane G. commença à faire le tour des boutiques de hip hop ware pour voir comment détourner au mieux les instructions. Puis vint lundi et, au grand désarroi de la plupart des élèves, qui désiraient secrètement porter un bel uniforme, la lettre fut déclarée contrefaite, le coupable admit son forfait et il ne fut plus question de porter des chapeaux au Celsa.
Les spécialistes sont pourtant formels. People are not wearing enough hats.
Texte publié le 18 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-65497.html.
Qui veut du café ?
La première fois que mes amis nanterriens s'invitèrent chez moi, je savais qu'il leur faudrait du café et, grâce à la prévoyance qui me caractérise, je fus en mesure de leur fournir du café percolé maison. Je me souviens de ma fierté tandis que je fis fonctionner ma cafetière toute neuve et que je leur servis à chacun une petite tasse de café made in Cyril. Andrine fut la première à goûter mon café, et je lui demandai si elle trouvait qu'il était bon. Sourire courtois de l'intéressée : « Ben... Non. »
Vous imaginez mon désarroi. Ce café était de la pisse à l'américaine, du chibronque comme disent les gens du Nord paraît-il, le genre de café qu'on vous fait boire dans la grande nuit des hôtels de Denver quand vous avez loupé votre vol pour le soleil californien ! Enquête fut menée et mes amis découvrirent que j'avais filtré du café instantané, ce qui, paraît-il, ne se fait pas. Ils devraient pourtant savoir que je fais fi des conventions sociales. Mais bon, ils m'ont fait comprendre que c'était mal. Mea culpa. Mea maxima culpa.
Jurant qu'on ne m'y reprendrait plus, j'achetai du café à filtrer de la marque Carte Noire qui est une excellente marque parce qu'ils ont plein de pognon pour passer à la télé. Pour mes amis, je demande toujours le meilleur ! Bien sûr, il a fallu qu'ils m'offrent un paquet de Carte Noire lorsqu'ils vinrent une autre fois passer la soirée dans mon antre clichois. Bonjour la confiance !
Quoi qu'il en soit, ces deux paquets sont revenus d'actualité ce soir, puisque Andrine et Guillaume se sont invités « pour le café » (avec quand même un texto quinze secondes à l'avance pour prévenir de leur arrivée). Illico, je ressors mon paquet entamé de Carte Noire et je concocte un merveilleux café avec une cafetière bien entretenue et un café à filtrer.
Je pose les tasses. J'observe. Andrine et Guillaume lisent.
« Voilàà, j'ai fait le café vous avez vos tasses devant vous.
- Oui oui. »
Finalement, l'un des deux se décide. Avec des gestes lents, Guillaume goûte le café. Dubitatif, j'observe et crois remarquer un manque d'enthousiasme. Guillaume sourit, Andrine pouffe.
« Hé bien...
- Mais dites-le s'il n'est pas bon ce café.
- Tu as remis de l'instantané ?
- Non non, c'est du vrai café !
- Tu devrais mettre plus de café ou moins d'eau. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je jette le fond de café insipide. Je double la proportion de café. Je pose les tasses. J'observe. Trempage de lèvres. Moues.
« Mais il est bizarre ce café, je sais pas, ou alors c'est l'eau de Clichy qui n'est pas bonne. Tu as doublé la dose de café ?! »
Enquête. Examen de la cafetière.
« Tu as pensé à laver le filtre ?
- Bien sûr, voyons ! Et j'en ai pris un neuf à chaque fois.
- ... »
Enquête et examen de la cafetière. Bon, apparemment, je n'aurais pas dû ajouter un filtre en papier au filtre lavable déjà fourni avec la cafetière. Maintenant, je sais que c'est redondant. Mais à l'époque, il y a deux heures, j'ignorais ce détail.
« Mais tout de même, il a un goût bizarre ce café. Peut-être que tu as ouvert le paquet il y a trop longtemps et que le contenu ne s'est pas bien conservé ? Tu es sûr que la date de péremption n'est pas dépassée ? Non, ça n'a pas l'air.
- « Septembre 2004 »
- Ah si quand même...! Ça doit être ça, le café n'était plus bon, je savais bien qu'il était bizarre. Qu'est-ce que tu nous a fait boire !
- Désolé, attendez je peux encore faire du bon café, j'ai un autre paquet qui n'a pas été ouvert. Je le prends... Je vérifie quand même la date de péremption : « Juin 2004 ». Bon, poubelle. Allez, j'ai une bonne théière, je fais chauffer de l'eau et on se prend un petit instantané ! »
Je vide les tasses. L'eau chauffe, Guillaume verse à chacun une cuillerée d'instantané. Je verse l'eau brûlante. J'observe. Tel Jacques Vabre, Guillaume trempe précautionneusement ses lèvres dans sa tasse. Puis la repose, pour le verdict. Ne la finit pas.
« Euh, c'est brûlant. »
Je rigole. Je me tourne vers Andrine, désespéré. Elle repose sa tasse sans la finir.
« Cyril, tu vas faire le café quand on sera au ski. Oui. D'ici notre départ, tu auras appris à faire du café ! »
Mais je sais déjà, Andrine. Quelques circonstances ont joué en ma défaveur, ce soir. J'ai juré qu'on ne m'y reprendrait plus. Vous verrez, mon café sera le meilleur de tous les cafés.
Texte publié le 18 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-64519.html.
Vous imaginez mon désarroi. Ce café était de la pisse à l'américaine, du chibronque comme disent les gens du Nord paraît-il, le genre de café qu'on vous fait boire dans la grande nuit des hôtels de Denver quand vous avez loupé votre vol pour le soleil californien ! Enquête fut menée et mes amis découvrirent que j'avais filtré du café instantané, ce qui, paraît-il, ne se fait pas. Ils devraient pourtant savoir que je fais fi des conventions sociales. Mais bon, ils m'ont fait comprendre que c'était mal. Mea culpa. Mea maxima culpa.
Jurant qu'on ne m'y reprendrait plus, j'achetai du café à filtrer de la marque Carte Noire qui est une excellente marque parce qu'ils ont plein de pognon pour passer à la télé. Pour mes amis, je demande toujours le meilleur ! Bien sûr, il a fallu qu'ils m'offrent un paquet de Carte Noire lorsqu'ils vinrent une autre fois passer la soirée dans mon antre clichois. Bonjour la confiance !
Quoi qu'il en soit, ces deux paquets sont revenus d'actualité ce soir, puisque Andrine et Guillaume se sont invités « pour le café » (avec quand même un texto quinze secondes à l'avance pour prévenir de leur arrivée). Illico, je ressors mon paquet entamé de Carte Noire et je concocte un merveilleux café avec une cafetière bien entretenue et un café à filtrer.
Je pose les tasses. J'observe. Andrine et Guillaume lisent.
« Voilàà, j'ai fait le café vous avez vos tasses devant vous.
- Oui oui. »
Finalement, l'un des deux se décide. Avec des gestes lents, Guillaume goûte le café. Dubitatif, j'observe et crois remarquer un manque d'enthousiasme. Guillaume sourit, Andrine pouffe.
« Hé bien...
- Mais dites-le s'il n'est pas bon ce café.
- Tu as remis de l'instantané ?
- Non non, c'est du vrai café !
- Tu devrais mettre plus de café ou moins d'eau. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je jette le fond de café insipide. Je double la proportion de café. Je pose les tasses. J'observe. Trempage de lèvres. Moues.
« Mais il est bizarre ce café, je sais pas, ou alors c'est l'eau de Clichy qui n'est pas bonne. Tu as doublé la dose de café ?! »
Enquête. Examen de la cafetière.
« Tu as pensé à laver le filtre ?
- Bien sûr, voyons ! Et j'en ai pris un neuf à chaque fois.
- ... »
Enquête et examen de la cafetière. Bon, apparemment, je n'aurais pas dû ajouter un filtre en papier au filtre lavable déjà fourni avec la cafetière. Maintenant, je sais que c'est redondant. Mais à l'époque, il y a deux heures, j'ignorais ce détail.
« Mais tout de même, il a un goût bizarre ce café. Peut-être que tu as ouvert le paquet il y a trop longtemps et que le contenu ne s'est pas bien conservé ? Tu es sûr que la date de péremption n'est pas dépassée ? Non, ça n'a pas l'air.
- « Septembre 2004 »
- Ah si quand même...! Ça doit être ça, le café n'était plus bon, je savais bien qu'il était bizarre. Qu'est-ce que tu nous a fait boire !
- Désolé, attendez je peux encore faire du bon café, j'ai un autre paquet qui n'a pas été ouvert. Je le prends... Je vérifie quand même la date de péremption : « Juin 2004 ». Bon, poubelle. Allez, j'ai une bonne théière, je fais chauffer de l'eau et on se prend un petit instantané ! »
Je vide les tasses. L'eau chauffe, Guillaume verse à chacun une cuillerée d'instantané. Je verse l'eau brûlante. J'observe. Tel Jacques Vabre, Guillaume trempe précautionneusement ses lèvres dans sa tasse. Puis la repose, pour le verdict. Ne la finit pas.
« Euh, c'est brûlant. »
Je rigole. Je me tourne vers Andrine, désespéré. Elle repose sa tasse sans la finir.
« Cyril, tu vas faire le café quand on sera au ski. Oui. D'ici notre départ, tu auras appris à faire du café ! »
Mais je sais déjà, Andrine. Quelques circonstances ont joué en ma défaveur, ce soir. J'ai juré qu'on ne m'y reprendrait plus. Vous verrez, mon café sera le meilleur de tous les cafés.
Texte publié le 18 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-64519.html.
Pas les jours de grève, svp
C.P. : Tiens, j'ai vu une souris entre les rails du métro.
G.L. : Tu crois qu'il n'y a pas déjà assez de bordel ? Y en a marre de ces enculés qui se suicident les jours de grève ! On a du travail nous !
Texte publié le 17 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-64303.html.
G.L. : Tu crois qu'il n'y a pas déjà assez de bordel ? Y en a marre de ces enculés qui se suicident les jours de grève ! On a du travail nous !
Texte publié le 17 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-64303.html.
L'oiseau de paradis
jeté sur une plage
corps
réveillé, surpris
ressac électrique
alors je fais du piano comme on fait son lit
je suis une île
mais je sais bien qu'en fait je suis
un petit oiseau de paradis
mon pays c'est la beauté
cette île ce midi n'est que l'endroit que j'habite
mais en me mirant dans le bleu du ciel
j'ai découvert que je n'étais pas cet oiseau
que cet oiseau n'était que ma présence, mon souffle
je me souviens qui je suis
je suis le murmure de la plume dans l'œil du printemps
je suis une chanson qui aura été chantée
[et que le bien-être étouffe]
Texte écrit en avril 2000 et publié par Tous A Babylone le 16 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-63153.html.
corps
réveillé, surpris
ressac électrique
alors je fais du piano comme on fait son lit
je suis une île
mais je sais bien qu'en fait je suis
un petit oiseau de paradis
mon pays c'est la beauté
cette île ce midi n'est que l'endroit que j'habite
mais en me mirant dans le bleu du ciel
j'ai découvert que je n'étais pas cet oiseau
que cet oiseau n'était que ma présence, mon souffle
je me souviens qui je suis
je suis le murmure de la plume dans l'œil du printemps
je suis une chanson qui aura été chantée
[et que le bien-être étouffe]
Texte écrit en avril 2000 et publié par Tous A Babylone le 16 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-63153.html.
La salle de rédaction du Celsa
Hier, je me suis rendu à un petit pot d'anciens étudiants en journalisme du Celsa et j'ai revu, entre autres camarades, Benjamin S. Je viens de me rappeler une petite anecdote à ce sujet. Au premier trimestre 2000, Benjamin, moi et le reste de la classe étions dispersés un peu partout en France pour un stage en presse quotidienne régionale. Moi, j'étais au Populaire du Centre, à Limoges. Même si cela me permettait de voir ma grand-mère, ce stage était quand même dans l'ensemble relativement monstrueusement ennuyeux.
Comme je pouvais accéder de temps en temps à l'unique poste avec un accès Internet du journal (je ne pense pas exagérer beaucoup), j'y occupais mon temps de mon mieux. Benjamin S. avait été élu délégué de la classe et une de nos revendications d'alors était l'attribution d'une salle spécifique à la section journalisme, avec des ordinateurs munis d'accès Internet.
Comme il me tenait à cœur d'apporter ma contribution à cette cause, j'ai pris sur moi d'aider Benjamin à formuler nos requêtes de manière plus explicite. J'ai ouvert un compte email web à son nom, réglé la fonction « répondre à » sur son email authentique et je l'ai utilisé pour demander au responsable de section de nous attribuer au plus vite cette salle presse.
Ceux qui me connaissent peuvent témoigner de mon esprit pratique. J'ai donc ajouté une liste d'éléments qu'il faudrait nécessairement mettre à notre disposition dans cette salle : tables, chaises, ordinateurs, traitement de texte, accès Internet, abonnements à Le Monde, Playboy, Le Figaro, Penthouse et Libération, un poster géant de Jim Morrison et un baby-foot. Malheureusement, je ne dispose plus du texte original des revendications de M. S., qui expliquait dans son email que tout cela était absolument indispensable à la poursuite de nos études dans de bonnes conditions.
Tout ce que je sais, c'est qu'après la rentrée des classes, Benjamin m'a expliqué qu'il avait reçu un coup de téléphone du responsable de la section, étranglé d'indignation et demandant des explications. (Encore un exemple du snobisme anti-Figaro.)
Texte publié le 16 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-62654.html.
Comme je pouvais accéder de temps en temps à l'unique poste avec un accès Internet du journal (je ne pense pas exagérer beaucoup), j'y occupais mon temps de mon mieux. Benjamin S. avait été élu délégué de la classe et une de nos revendications d'alors était l'attribution d'une salle spécifique à la section journalisme, avec des ordinateurs munis d'accès Internet.
Comme il me tenait à cœur d'apporter ma contribution à cette cause, j'ai pris sur moi d'aider Benjamin à formuler nos requêtes de manière plus explicite. J'ai ouvert un compte email web à son nom, réglé la fonction « répondre à » sur son email authentique et je l'ai utilisé pour demander au responsable de section de nous attribuer au plus vite cette salle presse.
Ceux qui me connaissent peuvent témoigner de mon esprit pratique. J'ai donc ajouté une liste d'éléments qu'il faudrait nécessairement mettre à notre disposition dans cette salle : tables, chaises, ordinateurs, traitement de texte, accès Internet, abonnements à Le Monde, Playboy, Le Figaro, Penthouse et Libération, un poster géant de Jim Morrison et un baby-foot. Malheureusement, je ne dispose plus du texte original des revendications de M. S., qui expliquait dans son email que tout cela était absolument indispensable à la poursuite de nos études dans de bonnes conditions.
Tout ce que je sais, c'est qu'après la rentrée des classes, Benjamin m'a expliqué qu'il avait reçu un coup de téléphone du responsable de la section, étranglé d'indignation et demandant des explications. (Encore un exemple du snobisme anti-Figaro.)
Texte publié le 16 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-62654.html.
Quelque part
L'homme mange ou a le ventre creux
A la poitrine en cendres ou en feu
Peine à sa machine et grince et se fatigue
Et pourtant quelque part
Accroché aux rêveries de l'intestin
L'espoir
L'homme a encore envie de danser la gigue
Texte écrit en septembre 1995 et publié par Tous A Babylone le 16 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-57647.html.
A la poitrine en cendres ou en feu
Peine à sa machine et grince et se fatigue
Et pourtant quelque part
Accroché aux rêveries de l'intestin
L'espoir
L'homme a encore envie de danser la gigue
Texte écrit en septembre 1995 et publié par Tous A Babylone le 16 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-57647.html.
Un puits
C'était un puits froid et profond
Ténébreux oracle sans nom
Sur qui s'étaient penchées ici
Une myriade de vies
Si au loin l'été s'était tu
On aurait peut-être entendu
L'écho du peuple des pensées
Qui dans cette eau s'étaient noyées
Texte écrit en 1993 et publié par Tous A Babylone le 12 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-57647.html.
Ténébreux oracle sans nom
Sur qui s'étaient penchées ici
Une myriade de vies
Si au loin l'été s'était tu
On aurait peut-être entendu
L'écho du peuple des pensées
Qui dans cette eau s'étaient noyées
Texte écrit en 1993 et publié par Tous A Babylone le 12 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-57647.html.
L'œil du poulpe
Le museau de la créature se trouve à droite du cadre de l'image. Sa tête partage certaines similarités avec celle du cheval. Le poulpe géant tourne ici un œil immense vers de petites créatures qu'il vient de remarquer.
Texte publié le 10 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-56573.html.
Paix
La pensée qui fleurit
À l'ombre du matin
Une fragrance qui dort
À l'aube du jardin
L'orbe du déclin
Posée sur le doux bleu
La nuit sur les paupières
L'amie des cimetières
Texte écrit en octobre 2000 et publié par Tous À Babylone le 10 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-55702.html.
À l'ombre du matin
Une fragrance qui dort
À l'aube du jardin
L'orbe du déclin
Posée sur le doux bleu
La nuit sur les paupières
L'amie des cimetières
Texte écrit en octobre 2000 et publié par Tous À Babylone le 10 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-55702.html.
Epiphanie 2005
Au bureau : quatre parts de galette des rois et pas une seule fève. Chez les parents : deux parts, zéro fève. Chez les amis : une part, zéro couronne. Elle est où, la justice de ce monde, hein ?
EDIT 9/1/5 : De nouveau chez les amis : une part, la fève ! C'est moi qui ai eu la fève ! Les astres sont alignés ! Ma destinée est manifeste !!!
"Hmmm, ah ah, rien qu'au goût je peux d'ores et déjà dire qu'il y a de la pomme dans cette galette.
- Non Cyril, il n'y a pas de pomme dans cette galette."
Texte publié le 8 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-53535.html.
EDIT 9/1/5 : De nouveau chez les amis : une part, la fève ! C'est moi qui ai eu la fève ! Les astres sont alignés ! Ma destinée est manifeste !!!
"Hmmm, ah ah, rien qu'au goût je peux d'ores et déjà dire qu'il y a de la pomme dans cette galette.
- Non Cyril, il n'y a pas de pomme dans cette galette."
Texte publié le 8 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-53535.html.
Dans le mur
dans le mur
j'y vais, j'y vais
vive l'heure
l'heure impure où je me laisse aller
dans le mur, dans le mur
j'y vais sans me lasser
sire, je ne vous
obéis plus
sire, j'ai perdu
le cœur
de freiner, de tourner, de reprendre le volant
je ne mérite plus
que le mur
c’est l'heure d'y rentrer
dans le mur, dans le mur
ça y est j'y suis rentré
je m'y suis cassé
je m'y suis réveillé
dans le mur,
j'y vais, j'y vais
écraser mon cœur
pour ne plus penser
et pourtant
je m'y suis réveillé
dans le mur, dans le mur
c’est l'heure
dans le mur du cœur
Texte écrit en avril 2000 et publié par Tous A Babylone le 7 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-52477.html.
j'y vais, j'y vais
vive l'heure
l'heure impure où je me laisse aller
dans le mur, dans le mur
j'y vais sans me lasser
sire, je ne vous
obéis plus
sire, j'ai perdu
le cœur
de freiner, de tourner, de reprendre le volant
je ne mérite plus
que le mur
c’est l'heure d'y rentrer
dans le mur, dans le mur
ça y est j'y suis rentré
je m'y suis cassé
je m'y suis réveillé
dans le mur,
j'y vais, j'y vais
écraser mon cœur
pour ne plus penser
et pourtant
je m'y suis réveillé
dans le mur, dans le mur
c’est l'heure
dans le mur du cœur
Texte écrit en avril 2000 et publié par Tous A Babylone le 7 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-52477.html.
Après-midi d'été
S'il vous plaît
Pourriez-vous me renseigner
Je cherche le fond de l'été
Le creux de la saison
On m'a dit qu'ici
Qu'ici je pourrais le trouver
Qu'il se trouvait dans une grande maison
Avec un verger abandonné des prunes rongées
Et un peu d'éternité
Des pommes la lune et un long muret
Où l'on peut s'adosser et songer
C'est ce qu'on m'a raconté
Je sais qu'au fond de l'été
Repose la tranquillité
Voici la raison de ma demande
Cet après-midi je me sens fatigué
J'ai beaucoup de soucis et combien peu d'amis
Le voyage a été long je suis lassé
J'ai traversé les landes et maintenant
Je sonde l'été
Je voudrais y faire un somme
Sans être dérangé
Répondez-moi
S'il vous plaît
Je cherche le fond de l'été
Texte écrit en septembre 1994 et publié le 6 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-51398.html.
Pourriez-vous me renseigner
Je cherche le fond de l'été
Le creux de la saison
On m'a dit qu'ici
Qu'ici je pourrais le trouver
Qu'il se trouvait dans une grande maison
Avec un verger abandonné des prunes rongées
Et un peu d'éternité
Des pommes la lune et un long muret
Où l'on peut s'adosser et songer
C'est ce qu'on m'a raconté
Je sais qu'au fond de l'été
Repose la tranquillité
Voici la raison de ma demande
Cet après-midi je me sens fatigué
J'ai beaucoup de soucis et combien peu d'amis
Le voyage a été long je suis lassé
J'ai traversé les landes et maintenant
Je sonde l'été
Je voudrais y faire un somme
Sans être dérangé
Répondez-moi
S'il vous plaît
Je cherche le fond de l'été
Texte écrit en septembre 1994 et publié le 6 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-51398.html.
Que faire de mon super-pouvoir ?
Je me suis aperçu que, comme Superman, Super-Dupont et bien d'autres super-héros de ma connaissance, j'avais un super-pouvoir, une capacité qui défie les statistiques et la science conventionnelle. Je l'ai découvert petit à petit, mais ce n'est qu'hier que j'ai réalisé qu'il ne s'agissait plus d'une série de coups chanceux mais bien d'une chance permanente : en ouvrant un dictionnaire, je tombe presque toujours pile poil sur la page où se trouve le mot que je recherche. Disons, une fois sur deux. Et ça ne marche pas seulement sur les dictionnaires de poche, non, même les gros ne résistent pas à cette faculté. Plus impressionnant encore, ça marche même avec les langues étrangères. En ce moment, je lis The Black Company de Glen Cook et ce type n'arrête pas d'inventer des mots ! Je dois sans cesse farfouiller dans mon Oxford Advanced Learner's Dictionary pour comprendre quel mot il a piraté. Hé bien, telle une jument soumise par l'étalon indompté, le dictionnaire anglais s'ouvre toujours exactement au bon endroit ces derniers temps. Vous imaginez la sensation de puissance que cela me procure.
Certes, j'aurais préféré pouvoir voler dans les airs, avoir une cloche qui sonne dans ma tête quand je suis sur le point de proférer une bêtise ou encore être Jim Morrison. Tout ça m'aurait sans doute été plus utile dans la vie de tous les jours. Mais on ne choisit pas son super-pouvoir. Ou peut-être que si, on l'a choisi avant de naître et c'est ce super-pouvoir qui m'a le plus plu à l'époque où je n'étais pas né. Ou encore, tous les super-pouvoirs intéressants avaient déjà été pris et il ne restait plus que celui-ci. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas du genre à m'accabler de regrets parce que mon super-pouvoir est moins bien que d'autres. Ça reste quand même un SUPER-POUVOIR. Hé les gars, réveillez-vous, vous faites face à un super-héros ! Où je veux, quand je veux, je suis capable de trouver la définition d'un mot plus vite que 95% des simples humains.
Après une courte réflexion, j'ai décidé de mettre mon super-pouvoir au service de l'humanité. Non, je n'ai pas cédé aux sirènes de la vilénie. J'aurais pu, mais de toute façon je ne vois pas trop quelle stratégie utiliser pour devenir un super-vilain respecté avec un tel super-pouvoir.
Malheureusement, je ne vois pas trop comment utiliser mon super-pouvoir pour le Bien non plus. Je vais réfléchir, il ne faut pas établir de plan trop précipité, je dois étudier tous les paramètres avant de faire mon entrée en scène. Il faudra choisir le super-pseudo et le super-costume, décider entre cape et pas cape, bref agir ! pour le bien de l'humanité.
Vous n'avez pas à me remercier ; vous en feriez autant si vous aviez un tel don. Je ne recherche aucun honneur, servir l'humanité est ma seule récompense.
Texte publié le 6 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-52343.html.
Certes, j'aurais préféré pouvoir voler dans les airs, avoir une cloche qui sonne dans ma tête quand je suis sur le point de proférer une bêtise ou encore être Jim Morrison. Tout ça m'aurait sans doute été plus utile dans la vie de tous les jours. Mais on ne choisit pas son super-pouvoir. Ou peut-être que si, on l'a choisi avant de naître et c'est ce super-pouvoir qui m'a le plus plu à l'époque où je n'étais pas né. Ou encore, tous les super-pouvoirs intéressants avaient déjà été pris et il ne restait plus que celui-ci. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas du genre à m'accabler de regrets parce que mon super-pouvoir est moins bien que d'autres. Ça reste quand même un SUPER-POUVOIR. Hé les gars, réveillez-vous, vous faites face à un super-héros ! Où je veux, quand je veux, je suis capable de trouver la définition d'un mot plus vite que 95% des simples humains.
Après une courte réflexion, j'ai décidé de mettre mon super-pouvoir au service de l'humanité. Non, je n'ai pas cédé aux sirènes de la vilénie. J'aurais pu, mais de toute façon je ne vois pas trop quelle stratégie utiliser pour devenir un super-vilain respecté avec un tel super-pouvoir.
Malheureusement, je ne vois pas trop comment utiliser mon super-pouvoir pour le Bien non plus. Je vais réfléchir, il ne faut pas établir de plan trop précipité, je dois étudier tous les paramètres avant de faire mon entrée en scène. Il faudra choisir le super-pseudo et le super-costume, décider entre cape et pas cape, bref agir ! pour le bien de l'humanité.
Vous n'avez pas à me remercier ; vous en feriez autant si vous aviez un tel don. Je ne recherche aucun honneur, servir l'humanité est ma seule récompense.
Texte publié le 6 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-52343.html.
La controverse Bill Joy
A posteriori, je me rends compte que je me suis bien amusé à écrire ce mémoire, ce qui, en soi, l'excuse un peu. Voici le mémoire de maîtrise de journalisme que j'ai écrit en 2001 : Les journaux électroniques, tribunes du débat intellectuel : l'exemple de la controverse suscitée par la mise en garde de Bill Joy contre les sciences GNR (génétique, nanotechnologies et robotique).
Texte publié le 5 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-50246.html.
Texte publié le 5 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-50246.html.
IDG Communications France
Je n'en suis pas particulièrement fier, le thème n'était pas si excitant que ça et, si c'était à refaire, je me pencherais probablement plutôt sur Carthage ou Sumer, mais peut-être cela pourra-t-il servir à quelqu'un, qui sait ? Voici le mémoire de maîtrise d'histoire que j'ai écrit en 1998 : IDG Communications France, histoire d'un acteur de la presse informatique en France.
Texte publié le 5 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-50241.html.
Texte publié le 5 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-50241.html.
Lait frappé
Catégorie : bande dessinée
Nombre de pages : 48
Langage : français et russe
Auteur(s) : Geneviève Castrée
Éditeur : L'Oie de Cravan
Année de parution : 2000
ISBN : 2-922399-06-0
Sur la couverture rigole une jeune fille aux oreilles de chat.
Une jeune fille se querelle avec elle-même, écoute de la musique seule, boit le lait qu'on lui livre, se blesse en buvant le lait d'une bouteille ébréchée dans la rue, se fait consoler par le laitier, fait l'amour avec lui, rêve qu'elle est une méchante femme qui transforme les chats en lait avant de le boire, boit du lait à une boum avec des chats, y retrouve le laitier qui ne lui parle pas et la regarde étrangement avant de prendre le visage de la méchante femme, tombe à terre et se fait ramasser par un chat à casque de motard, qui la laisse se reposer seule dans une pièce, vérifie qu'elle va bien, se débat avec elle pour la remettre en place, mais la jeune fille grandit, est trop grande pour passer à travers la porte, tourne sur elle-même avant de reprendre sa taille normale et de se hisser sur la chaise, de s'y prostrer tandis que lui parviennent la musique et le bruit des danses, des couples qui se rapprochent, la pièce se déforme, une vague finit par propulser la chaise en l'air, la fille est un chat, dans la rue la camionnette du laitier tue le chat, que ramasse la jeune fille désespérée.
Critique
Vous avez peut-être déjà utilisé cette technique pour vous faire écouter : vous baissez la voix tout en prenant un air intense. Vous ne vous répétez pas. Vous ne regardez pas vos interlocuteurs. Au bout de quelques instants, ceux-ci vont finir par vous remarquer et vous laisser la parole, incapables d'écarter la vôtre sans l'avoir entendue. C'est un peu comme ça que j'ai découvert Lait frappé sans vraiment y prêter attention, puis qu'il m'a intrigué et séduit.
Je n'ai pas capté l'intensité de Lait frappé dès la première lecture. Je l'ai acheté au festival d'Angoulême en 2000, alors que j'étais en mission commandée pour Le Populaire du Centre, un quotidien limousin. Je me souviens de discussions parfois intéressantes et parfois moins, je me souviens d'avoir beaucoup glané (de Julie Doucet à Alex Raymond), d'avoir beaucoup regardé. Je me souviens d'être retourné sur Limoges par un soir obscur et halluciné, la voiture ne quittant le brouillard opaque, blanchi par les phares, en grimpant sur une colline, que pour mieux y replonger vingt mètres plus loin. Je suis content d'avoir ramené de cette folle équipée barbue quelques souvenirs plus substantiels, dont cette bande dessinée que je relis rarement. Je ne sais pas pourquoi, mais les jeunes filles dépressives, c'est un grand requinquant.
Texte publié le 4 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-50167.html.
Nombre de pages : 48
Langage : français et russe
Auteur(s) : Geneviève Castrée
Éditeur : L'Oie de Cravan
Année de parution : 2000
ISBN : 2-922399-06-0
Sur la couverture rigole une jeune fille aux oreilles de chat.
Une jeune fille se querelle avec elle-même, écoute de la musique seule, boit le lait qu'on lui livre, se blesse en buvant le lait d'une bouteille ébréchée dans la rue, se fait consoler par le laitier, fait l'amour avec lui, rêve qu'elle est une méchante femme qui transforme les chats en lait avant de le boire, boit du lait à une boum avec des chats, y retrouve le laitier qui ne lui parle pas et la regarde étrangement avant de prendre le visage de la méchante femme, tombe à terre et se fait ramasser par un chat à casque de motard, qui la laisse se reposer seule dans une pièce, vérifie qu'elle va bien, se débat avec elle pour la remettre en place, mais la jeune fille grandit, est trop grande pour passer à travers la porte, tourne sur elle-même avant de reprendre sa taille normale et de se hisser sur la chaise, de s'y prostrer tandis que lui parviennent la musique et le bruit des danses, des couples qui se rapprochent, la pièce se déforme, une vague finit par propulser la chaise en l'air, la fille est un chat, dans la rue la camionnette du laitier tue le chat, que ramasse la jeune fille désespérée.
Critique
Vous avez peut-être déjà utilisé cette technique pour vous faire écouter : vous baissez la voix tout en prenant un air intense. Vous ne vous répétez pas. Vous ne regardez pas vos interlocuteurs. Au bout de quelques instants, ceux-ci vont finir par vous remarquer et vous laisser la parole, incapables d'écarter la vôtre sans l'avoir entendue. C'est un peu comme ça que j'ai découvert Lait frappé sans vraiment y prêter attention, puis qu'il m'a intrigué et séduit.
Je n'ai pas capté l'intensité de Lait frappé dès la première lecture. Je l'ai acheté au festival d'Angoulême en 2000, alors que j'étais en mission commandée pour Le Populaire du Centre, un quotidien limousin. Je me souviens de discussions parfois intéressantes et parfois moins, je me souviens d'avoir beaucoup glané (de Julie Doucet à Alex Raymond), d'avoir beaucoup regardé. Je me souviens d'être retourné sur Limoges par un soir obscur et halluciné, la voiture ne quittant le brouillard opaque, blanchi par les phares, en grimpant sur une colline, que pour mieux y replonger vingt mètres plus loin. Je suis content d'avoir ramené de cette folle équipée barbue quelques souvenirs plus substantiels, dont cette bande dessinée que je relis rarement. Je ne sais pas pourquoi, mais les jeunes filles dépressives, c'est un grand requinquant.
Texte publié le 4 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-50167.html.
Les champs magnétiques
Catégorie : littérature surréaliste
Nombre de pages : 198
Langage : français
Auteur(s) : André Breton et Philippe Soupault
Éditeur : Gallimard (nrf)
Année de parution : 1920 (cette édition 1967)
Cette réédition des Champs magnétiques, la première depuis 1920, comprend également deux pièces de théâtre courtes, Vous m'oublierez et S'il vous plaît.
Les champs magnétiques sont une tentative d'« écriture automatique ».
Vous m'oublierez est un sketch dadaïste qui fut interprété par André Breton (il jouait le Parapluie), Philippe Soupault (Robe de Chambre), Paul Eluard (Machine à coudre) et T. Fraenckel (un inconnu).
S'il vous plaît est pareillement incompréhensible.
Critique
J'ai dû lire Les champs magnétiques en 1994. En parcourant le livre en 2005, j'ai découvert des passages soulignés de ma main à l'époque :
« Des femmes passaient et nous tendaient la main, nous offrant leur sourire comme un bouquet. (...) nos yeux pleins de vertiges (...) les aurores successives de la chair (...) A perte de vue les théories monstrueuses des cauchemars dansaient sans suite. (...) Il y a dans ce bois des fleurs pâles qui font mourir ceux qui les cueillent. (...) dans ces perles se nacrent tant d'aventures passées (...) J'ai vu tous les ports d'attente, les paysages passionnés. (...) la mer s'en va à la recherche de la lune (...) Chanteurs des rues, le monde est grand et vous n'arriverez jamais. (...) L'amour au fond des bois luit comme une grande bougie. (...) Un homme descend les marches du sommeil (...) Les noms perdent leurs visages. (...) un murmure de lune sèche »
S'ils vivaient de nos jours, André Breton et Philippe Soupault feraient fortune dans le marketing. Tu as un gros nez.
Texte publié le 4 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-50098.html.
Nombre de pages : 198
Langage : français
Auteur(s) : André Breton et Philippe Soupault
Éditeur : Gallimard (nrf)
Année de parution : 1920 (cette édition 1967)
Cette réédition des Champs magnétiques, la première depuis 1920, comprend également deux pièces de théâtre courtes, Vous m'oublierez et S'il vous plaît.
Les champs magnétiques sont une tentative d'« écriture automatique ».
Vous m'oublierez est un sketch dadaïste qui fut interprété par André Breton (il jouait le Parapluie), Philippe Soupault (Robe de Chambre), Paul Eluard (Machine à coudre) et T. Fraenckel (un inconnu).
S'il vous plaît est pareillement incompréhensible.
Critique
J'ai dû lire Les champs magnétiques en 1994. En parcourant le livre en 2005, j'ai découvert des passages soulignés de ma main à l'époque :
« Des femmes passaient et nous tendaient la main, nous offrant leur sourire comme un bouquet. (...) nos yeux pleins de vertiges (...) les aurores successives de la chair (...) A perte de vue les théories monstrueuses des cauchemars dansaient sans suite. (...) Il y a dans ce bois des fleurs pâles qui font mourir ceux qui les cueillent. (...) dans ces perles se nacrent tant d'aventures passées (...) J'ai vu tous les ports d'attente, les paysages passionnés. (...) la mer s'en va à la recherche de la lune (...) Chanteurs des rues, le monde est grand et vous n'arriverez jamais. (...) L'amour au fond des bois luit comme une grande bougie. (...) Un homme descend les marches du sommeil (...) Les noms perdent leurs visages. (...) un murmure de lune sèche »
S'ils vivaient de nos jours, André Breton et Philippe Soupault feraient fortune dans le marketing. Tu as un gros nez.
Texte publié le 4 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-50098.html.
Le soleil brille
Le soleil brille - car il ne peut crier !
Il ne peut, il ne peut s'exprimer
Autrement que par rayons dorés
On a rongé ce pauvre soleil
Il y aurait tant de choses à dire
Mais le soleil se contente de songes
Et la terre cille sous ses ondes
Et le temps éponge ses soupirs
Texte écrit en juin et août 1995 et publié par Tous A Babylone le 4 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-50174.html.
Il ne peut, il ne peut s'exprimer
Autrement que par rayons dorés
On a rongé ce pauvre soleil
Il y aurait tant de choses à dire
Mais le soleil se contente de songes
Et la terre cille sous ses ondes
Et le temps éponge ses soupirs
Texte écrit en juin et août 1995 et publié par Tous A Babylone le 4 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-50174.html.
Le roi brigand demande à boire
De quoi te plains-tu ?
Tu as l'argent et sa tendre vertu
Pour te servir tu as trente cavaliers
Qui sont d'or, de bronze et d'épée
Ton blason est pendu au faîte des batailles
Tu ries, tu tues et tu ripailles
Tu as mille arpents à gauche et trois cent mille encore
Qui attendent ta moisson et ta paillarde fauche
Tu es tout feu tout flamme, tu dors avec ta lame
Tu as la main qui chauffe dans le sein de la femme
Et tu respires dans sa bouche et elle crie
Et tu plantes tes vues sur l'âme dans le creux de son ventre
Amen, vieux dieux, écoutez-le geindre
Il a de l'estomac pour deux et il trouve à se plaindre
En son antre il se terre dans le soir
Et il se trouve mélancolique, et il demande à boire
Les corbeaux dansent la nuit dans les cimetières
À boire mes frères
À boire
Texte écrit en août 2001 et publié par Tous À Babylone le 3 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-48411.html.
Tu as l'argent et sa tendre vertu
Pour te servir tu as trente cavaliers
Qui sont d'or, de bronze et d'épée
Ton blason est pendu au faîte des batailles
Tu ries, tu tues et tu ripailles
Tu as mille arpents à gauche et trois cent mille encore
Qui attendent ta moisson et ta paillarde fauche
Tu es tout feu tout flamme, tu dors avec ta lame
Tu as la main qui chauffe dans le sein de la femme
Et tu respires dans sa bouche et elle crie
Et tu plantes tes vues sur l'âme dans le creux de son ventre
Amen, vieux dieux, écoutez-le geindre
Il a de l'estomac pour deux et il trouve à se plaindre
En son antre il se terre dans le soir
Et il se trouve mélancolique, et il demande à boire
Les corbeaux dansent la nuit dans les cimetières
À boire mes frères
À boire
Texte écrit en août 2001 et publié par Tous À Babylone le 3 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-48411.html.
Filipo Musik
Catégorie : cours de narration graphique
Nombre de pages : 16
Langage : français
Auteur(s) : Ludovic Pedrocchi
Éditeur : Éditions A l'Arrache
Année de parution : 2004
Cette bande dessinée explore et redéfinit l'histoire de la musique à travers douze planches dans lesquelles Filipo et son ami le Poney deviennent musiciens avant de mourir. Les genres musicaux explorés sont, dans l'ordre : la musique classique, le jazz, la country, le rock'n'roll, la pop music, le hard rock, le disco, le reggae, le punk, la musique de variété, le hip-hop et la techno.
La couverture représente Filipo et le Poney en train de faire de la musique devant un panneau sur lequel est écrit « pour manger ». Y fait écho la quatrième de couverture où l'on voit, au loin, un porteur de képi, de menottes et de banane poursuivre Filipo et le Poney. Ceux-ci sont visiblement repoussés par la banane, effectivement peu appétissante (elle est toute noire).
Le coin supérieur gauche de toutes les cases de l'album est occupé par le soleil souriant, qui regarde la scène qui se déroule dans la case.
Les cinq premières cases de chaque planche sont consacrées à la découverte du genre par Filipo, soit seul, soit en compagnie du Poney. La sixième case est consacrée à la mort de Filipo et le cas échéant du Poney. Par un artifice scénaristique (autorisé par la fameuse « licence poétique »), Filipo et le Poney ne semblent pas rester morts durablement et ne gardent pas de séquelles de leurs décès des planches précédentes.
Site web des Éditions A l'Arrache (lien mort)
Critique
De toutes les œuvres de Ludovic Pedrocchi, celle-ci est ma préférée. Certes, la simplicité éblouissante, la pureté du geste de Poney Scato est incontestable, de même que l'immensité satirique de la fable Filipo versus Poney. Mais Filipo Musik touche de près un sujet qui nous concerne tous et qui me touche profondément : notre coiffure. Chaque genre musical décrit est avant tout symbolisé par les coiffures et les chapeaux de Filipo et du Poney. Cheveux longs de hardos, bols à la Beatles, crêtes punks, etc. Et vous ? Et moi ? Quelle est notre coiffure et donc, quelle musique nous habite, qui sommes nous ?
Et puis il y a la mort, présente mais insaisissable. Filipo et le Poney s'en approchent, mais ne parviennent jamais à s'en satisfaire. Ils doivent tout le temps reprendre leur voyage, mûs par quoi ? je l'ignore. Leur instinct ? Leur volonté ? Leur raison ? Ne voient-ils donc pas qu'ils vont mourir ? Non, ils en semblent inconscients, sauf dans les cinquièmes cases, ces cases si douloureuses où, dans un bref instant, ils réalisent. Le regard direct qu'ils peuvent lancer à cette occasion est bouleversant au-delà de toute description. Dans la cinquième case de 'Filipo Disco', par exemple, on comprend que Filipo et le Poney comprennent où ils sont, ce qu'ils font, où ils vont et même peut-être où nous, lecteurs, allons. Moment effrayant qui nous fait glisser le livret des mains, incapables de soutenir plus longtemps le regard de Filipo. Pourtant, la mort n'est pas triste, comme le reste de l'existence, elle est éclairée par un soleil jovial au sourire un peu benêt, un soleil qui voit tout, accepte tout et visiblement ne comprend rien.
Enfin, Filipo Musik est une formidable leçon d'amitié. Jamais, dans cet épisode de la saga filiponne, le Poney ne se retourne contre Filipo. Il partage ses joies comme ses peines, son herbe comme ses danses. Ce n'est pas encore le traître avide de pouvoir que nous découvrirons dans Filipo versus Poney. Certes, il n'est déjà plus l'être innocent qui dansait avant de déféquer dans Poney Scato, certes, il est déjà vénal (c'est lui qui fait engager Filipo au Blue Bar Country), mais il n'est coupable de rien. Filipo et le Poney vivent un moment précieux et fragile. Plus tard, l'argent, le pouvoir, les bas instincts du Poney, tout cela fera éclater cette belle amitié. Mais pour l'instant, elle est là, éternelle semble-t-il. Peut-être, bien plus tard, le Poney félon, dans ses moments de remords (car le Poney deviendra vil, et suffisamment vil pour avoir des remords et les écraser ensuite), évoquera-t-il pour lui-même cette époque bénie par la musique, le soir en buvant un martini en contemplant la ville endormie depuis la terrasse de sa forteresse bâtie sur l'impôt arraché au peuple du Beau Pays. Qui aurait pu prédire que le Poney finirait ainsi ? N'importe qui peut aimer la musique, n'importe qui peut être un Poney, n'importe qui peut faire le mal. Tout le monde peut être vil. (La référence politique à la guerre d'Irak dans la planche 'Filipo Country' l'exprime clairement.)
Filipo Musik est aussi un symbole d'amitié parce que l'auteur m'a donné un exemplaire pour que je puisse l'offrir à ma sœur. Peut-être aussi, plus tard, Ludovic et moi deviendrons-nous d'aussi féroces ennemis que Filipo et le Poney. Après tout, nous avons dormi dans le même lit et Ludovic ronfle épouvantablement fort. Peut-être cet événement m'a-t-il traumatisé subtilement, mettant en branle une série d'événements qui aboutiront un jour à ma mainmise sur le destin de l'humanité. Peut-être alors Ludovic Pedrocchi se dressera-t-il contre ma tyrannie en me disant : « Souviens-toi de Filipo Musik ! » Pour notre avenir et celui de nos enfants, je l'espère de tout mon cœur. Voilà, tu sais tout, Nathalie.
Texte publié le 3 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-48441.html.
Nombre de pages : 16
Langage : français
Auteur(s) : Ludovic Pedrocchi
Éditeur : Éditions A l'Arrache
Année de parution : 2004
Cette bande dessinée explore et redéfinit l'histoire de la musique à travers douze planches dans lesquelles Filipo et son ami le Poney deviennent musiciens avant de mourir. Les genres musicaux explorés sont, dans l'ordre : la musique classique, le jazz, la country, le rock'n'roll, la pop music, le hard rock, le disco, le reggae, le punk, la musique de variété, le hip-hop et la techno.
La couverture représente Filipo et le Poney en train de faire de la musique devant un panneau sur lequel est écrit « pour manger ». Y fait écho la quatrième de couverture où l'on voit, au loin, un porteur de képi, de menottes et de banane poursuivre Filipo et le Poney. Ceux-ci sont visiblement repoussés par la banane, effectivement peu appétissante (elle est toute noire).
Le coin supérieur gauche de toutes les cases de l'album est occupé par le soleil souriant, qui regarde la scène qui se déroule dans la case.
Les cinq premières cases de chaque planche sont consacrées à la découverte du genre par Filipo, soit seul, soit en compagnie du Poney. La sixième case est consacrée à la mort de Filipo et le cas échéant du Poney. Par un artifice scénaristique (autorisé par la fameuse « licence poétique »), Filipo et le Poney ne semblent pas rester morts durablement et ne gardent pas de séquelles de leurs décès des planches précédentes.
Site web des Éditions A l'Arrache (lien mort)
Critique
De toutes les œuvres de Ludovic Pedrocchi, celle-ci est ma préférée. Certes, la simplicité éblouissante, la pureté du geste de Poney Scato est incontestable, de même que l'immensité satirique de la fable Filipo versus Poney. Mais Filipo Musik touche de près un sujet qui nous concerne tous et qui me touche profondément : notre coiffure. Chaque genre musical décrit est avant tout symbolisé par les coiffures et les chapeaux de Filipo et du Poney. Cheveux longs de hardos, bols à la Beatles, crêtes punks, etc. Et vous ? Et moi ? Quelle est notre coiffure et donc, quelle musique nous habite, qui sommes nous ?
Et puis il y a la mort, présente mais insaisissable. Filipo et le Poney s'en approchent, mais ne parviennent jamais à s'en satisfaire. Ils doivent tout le temps reprendre leur voyage, mûs par quoi ? je l'ignore. Leur instinct ? Leur volonté ? Leur raison ? Ne voient-ils donc pas qu'ils vont mourir ? Non, ils en semblent inconscients, sauf dans les cinquièmes cases, ces cases si douloureuses où, dans un bref instant, ils réalisent. Le regard direct qu'ils peuvent lancer à cette occasion est bouleversant au-delà de toute description. Dans la cinquième case de 'Filipo Disco', par exemple, on comprend que Filipo et le Poney comprennent où ils sont, ce qu'ils font, où ils vont et même peut-être où nous, lecteurs, allons. Moment effrayant qui nous fait glisser le livret des mains, incapables de soutenir plus longtemps le regard de Filipo. Pourtant, la mort n'est pas triste, comme le reste de l'existence, elle est éclairée par un soleil jovial au sourire un peu benêt, un soleil qui voit tout, accepte tout et visiblement ne comprend rien.
Enfin, Filipo Musik est une formidable leçon d'amitié. Jamais, dans cet épisode de la saga filiponne, le Poney ne se retourne contre Filipo. Il partage ses joies comme ses peines, son herbe comme ses danses. Ce n'est pas encore le traître avide de pouvoir que nous découvrirons dans Filipo versus Poney. Certes, il n'est déjà plus l'être innocent qui dansait avant de déféquer dans Poney Scato, certes, il est déjà vénal (c'est lui qui fait engager Filipo au Blue Bar Country), mais il n'est coupable de rien. Filipo et le Poney vivent un moment précieux et fragile. Plus tard, l'argent, le pouvoir, les bas instincts du Poney, tout cela fera éclater cette belle amitié. Mais pour l'instant, elle est là, éternelle semble-t-il. Peut-être, bien plus tard, le Poney félon, dans ses moments de remords (car le Poney deviendra vil, et suffisamment vil pour avoir des remords et les écraser ensuite), évoquera-t-il pour lui-même cette époque bénie par la musique, le soir en buvant un martini en contemplant la ville endormie depuis la terrasse de sa forteresse bâtie sur l'impôt arraché au peuple du Beau Pays. Qui aurait pu prédire que le Poney finirait ainsi ? N'importe qui peut aimer la musique, n'importe qui peut être un Poney, n'importe qui peut faire le mal. Tout le monde peut être vil. (La référence politique à la guerre d'Irak dans la planche 'Filipo Country' l'exprime clairement.)
Filipo Musik est aussi un symbole d'amitié parce que l'auteur m'a donné un exemplaire pour que je puisse l'offrir à ma sœur. Peut-être aussi, plus tard, Ludovic et moi deviendrons-nous d'aussi féroces ennemis que Filipo et le Poney. Après tout, nous avons dormi dans le même lit et Ludovic ronfle épouvantablement fort. Peut-être cet événement m'a-t-il traumatisé subtilement, mettant en branle une série d'événements qui aboutiront un jour à ma mainmise sur le destin de l'humanité. Peut-être alors Ludovic Pedrocchi se dressera-t-il contre ma tyrannie en me disant : « Souviens-toi de Filipo Musik ! » Pour notre avenir et celui de nos enfants, je l'espère de tout mon cœur. Voilà, tu sais tout, Nathalie.
Texte publié le 3 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-48441.html.
Imperceptible
Allons il faut se lever
Et ouvrir les deux frêles fenêtres ?
Et laisser les petites souris s’introduire pour me grignoter le cerveau ?
Et laisser le vent du nord s'engouffrer dans le sanctuaire calme ?
La mécanique infernale qui m'éclaire le visage
Ce tonneau ouvert qui sent le tombeau sans fond
Ces mers irréelles qui valsent à côté
La surface lointaine et agitée
Et cette chanson à rendre avant demain
Et ce rêve à abandonner à l'instant
Où es-tu ?
Je me cache derrière la tenture sombre du caveau rouge.
Il faudrait quitter ce royaume doré ?
Et abandonner tous mes souvenirs à la douane ?
Et écouter le criquet le coq et le sifflet miauleur ?
Il faut se réveiller il faut se lever
Il faut émerger du puits secret
Texte écrit en octobre 1994 et publié par Tous A Babylone le 2 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-48080.html.
Et ouvrir les deux frêles fenêtres ?
Et laisser les petites souris s’introduire pour me grignoter le cerveau ?
Et laisser le vent du nord s'engouffrer dans le sanctuaire calme ?
Qui voit ? et qui entend ?
Ces fourneaux suspendus dans les airs rouages deLa mécanique infernale qui m'éclaire le visage
Ce tonneau ouvert qui sent le tombeau sans fond
Ces mers irréelles qui valsent à côté
Et qui voit ? et qui entend ?
La larme d'amour qui perle de la glace de PlutonLa surface lointaine et agitée
Et cette chanson à rendre avant demain
Et ce rêve à abandonner à l'instant
Où es-tu ?
Je me cache derrière la tenture sombre du caveau rouge.
Il faudrait quitter ce royaume doré ?
Et abandonner tous mes souvenirs à la douane ?
Et écouter le criquet le coq et le sifflet miauleur ?
Il faut se réveiller il faut se lever
Il faut émerger du puits secret
Qui voit ? et qui entend ?
Allons réveille-toi il est tempsTexte écrit en octobre 1994 et publié par Tous A Babylone le 2 janvier 2005 sur http://achernar.over-blog.com/article-48080.html.
English as She is Spoke
Category: Phrasebook
Number of pages: 152
Language: Portuguese and English
Author(s): José da Fonseca & Pedro Carolino (edited by Paul Collins)
Publisher: The Collins Library
Year of publication: 1855 (this edition 2004)
ISBN: 1-932416-11-0
English as She is Spoke: Being a comprehensive phrasebook of the English language, written by men to whom English was entirely unknown features extracts from an infamous phrasebook. It was devised by a Portuguese man for the teaching of the Brazilian and Portuguese Youth which was unknowing of it. Because Pedro Carolino not know any much good English at the time being of the writing, he wizened man of letters used the José da Fonseca 1837 book Guide de le Conversation Française et Anglaise a French-English phrasebook to help himself, to no avail. The actual English title of his book was: The New Guide of the Conversation, in Portuguese and English, in Two Parts. The book became famous in 1869 when a reader of the Londonese journal Notes and Queries reported the happenstance of the book being used to teach children in Macao, which could explain every misunderstanding between Macao and Hong Kong in the years afterwards this fact.
The first and shortest part of the book is a vocabulary. Many everyday words like "flat-nose" or "vomitory" are presented. And because the Portuguese words are involvated too, the book is usable both in England and in Portugal.
The second part of the book gathers dialogues, anecdotes, idiotisms and proverbs both for everyday word-saying and for the edification of the spirit.
Review
This Carolino person was really unproficient in English phrasebook-making.
I on the other hand have one sister who is being gone once to Brazil. Add my fluency in English speaking and my perfect French and I indeed happen to know all three involvated languages in this "linguistic train wreck". But my Portuguese is not being as fluent as my English. Hitherto, I shall focus this review upon the chapter having been entitled 'The French language'. Carolino very smartly advised the readers of this phrasebook of him to drop it to learn French which is the supreme language:
"Then you learn the french language? You do well the french language becomes us all days too much necessary. What books have you there."
That is proof enough. This book is a must-read full of good advicing despite a few minor mistakes.
Plus, the reading of this book has been being advised to me by Greg Stafford in the 2004 Origins convention in Columbus, Ohio. And Greg Stafford is, like, very much intelligent and nice (though, oddly, he does not speak fluent French). And Greg Stafford give me a t-shirt then, too. If you advise this book to somebody please give him a t-shirt too. This way around, we can create a tradition, or maybe it is already being a tradition. Maybe I need to do give Greg Stafford's t-shirt to the next person I am advising the book onto. Anyways, it is XXXXL I think (it comes from the Midwest) so I could not wear it, nor Greg Stafford's who eats only tacos and burritos since he had himself having been moved to Oaxaca in Mexico. I have proudness of the tradition about English as She is Spoke.
I was aware already when I read this book that certain foreigners (unfrench people) do manage badly to understand and transmit the language of Shakespeare. I had seen the problem with the 'Hungarian phrasebook' of the famous and very hilarious band of the Monty Pythons: remember the sentence "My hovercraft is full of eels." which was being used to buy a ticket to cancer. But since it took place in 1970 the problem is entirely discrepancied because of the Red threat from Hungaria at the time. Back in those days then, democracies really needed to defend ourselves against the Reds, and if it had to mean a few mistakes in phrasebook-making it was all too well understandably.
Learn French!
Text first published the 1st of January, 2005 on http://achernar.over-blog.com/article-47748.html.
Number of pages: 152
Language: Portuguese and English
Author(s): José da Fonseca & Pedro Carolino (edited by Paul Collins)
Publisher: The Collins Library
Year of publication: 1855 (this edition 2004)
ISBN: 1-932416-11-0
English as She is Spoke: Being a comprehensive phrasebook of the English language, written by men to whom English was entirely unknown features extracts from an infamous phrasebook. It was devised by a Portuguese man for the teaching of the Brazilian and Portuguese Youth which was unknowing of it. Because Pedro Carolino not know any much good English at the time being of the writing, he wizened man of letters used the José da Fonseca 1837 book Guide de le Conversation Française et Anglaise a French-English phrasebook to help himself, to no avail. The actual English title of his book was: The New Guide of the Conversation, in Portuguese and English, in Two Parts. The book became famous in 1869 when a reader of the Londonese journal Notes and Queries reported the happenstance of the book being used to teach children in Macao, which could explain every misunderstanding between Macao and Hong Kong in the years afterwards this fact.
The first and shortest part of the book is a vocabulary. Many everyday words like "flat-nose" or "vomitory" are presented. And because the Portuguese words are involvated too, the book is usable both in England and in Portugal.
The second part of the book gathers dialogues, anecdotes, idiotisms and proverbs both for everyday word-saying and for the edification of the spirit.
Review
This Carolino person was really unproficient in English phrasebook-making.
I on the other hand have one sister who is being gone once to Brazil. Add my fluency in English speaking and my perfect French and I indeed happen to know all three involvated languages in this "linguistic train wreck". But my Portuguese is not being as fluent as my English. Hitherto, I shall focus this review upon the chapter having been entitled 'The French language'. Carolino very smartly advised the readers of this phrasebook of him to drop it to learn French which is the supreme language:
"Then you learn the french language? You do well the french language becomes us all days too much necessary. What books have you there."
That is proof enough. This book is a must-read full of good advicing despite a few minor mistakes.
Plus, the reading of this book has been being advised to me by Greg Stafford in the 2004 Origins convention in Columbus, Ohio. And Greg Stafford is, like, very much intelligent and nice (though, oddly, he does not speak fluent French). And Greg Stafford give me a t-shirt then, too. If you advise this book to somebody please give him a t-shirt too. This way around, we can create a tradition, or maybe it is already being a tradition. Maybe I need to do give Greg Stafford's t-shirt to the next person I am advising the book onto. Anyways, it is XXXXL I think (it comes from the Midwest) so I could not wear it, nor Greg Stafford's who eats only tacos and burritos since he had himself having been moved to Oaxaca in Mexico. I have proudness of the tradition about English as She is Spoke.
I was aware already when I read this book that certain foreigners (unfrench people) do manage badly to understand and transmit the language of Shakespeare. I had seen the problem with the 'Hungarian phrasebook' of the famous and very hilarious band of the Monty Pythons: remember the sentence "My hovercraft is full of eels." which was being used to buy a ticket to cancer. But since it took place in 1970 the problem is entirely discrepancied because of the Red threat from Hungaria at the time. Back in those days then, democracies really needed to defend ourselves against the Reds, and if it had to mean a few mistakes in phrasebook-making it was all too well understandably.
Learn French!
Text first published the 1st of January, 2005 on http://achernar.over-blog.com/article-47748.html.
Ah la lala haa !
Ce n'est pas le mauvais goût qui fera sombrer le monde, mais le silence. Il faut chanter !
Texte publié le 1er janvier 2005 par Marmaduke sur http://achernar.over-blog.com/article-47752.html.
Texte publié le 1er janvier 2005 par Marmaduke sur http://achernar.over-blog.com/article-47752.html.
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